Immigration francophone en Atlantique : la voix des communautés doit être entendue
Radio-Canada
La cible en matière d’immigration francophone mise de l’avant par la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) est réaliste, juge la Société nationale de l’Acadie. Pour rétablir le poids démographique des francophones et maintenir sa croissance, la Fédération des communautés francophones et acadienneFCFA soutient que, d’ici 2036, 20 % des personnes immigrantes au Canada devront être francophones.
Cette cible nationale devra néanmoins tenir compte des particularités propres à chaque province et territoire, souligne Martin Théberge, président de la Société nationale de l'AcadieSNA. Il semble d'ailleurs évident que l'atteinte des objectifs fixés ne pourra être accomplie sans l'implication des communautés francophones, notamment dans les provinces de l'Atlantique.
C'est pourquoi la Société nationale de l'AcadieSNA demande au gouvernement fédéral de miser sur les forts liens qu'elle a su tisser au fil des ans avec d'autres pays francophones, qui estime par ailleurs que ses compétences en diplomatie internationale sont écartées des programmes d’immigration déployés par Ottawa.
Ce contexte en vase clos est d'autant plus regrettable que le succès de l’immigration francophone dépend en grande partie de la promotion de la région, se désole Véronique Mallet, directrice générale de la Société nationale de l'AcadieSNA. Malheureusement, le gouvernement fédéral a coupé les moyens de faire ce travail. Il y a vraiment un arrimage des stratégies qu’on a besoin de voir de [sa] part, exhorte-t-elle.
Martin Théberge croit quant à lui qu'il est temps d'aller de l'avant avec des programmes atlantiques et des programmes canadiens qui reconnaissent la particularité du peuple acadien.
En plus de créer un programme distinct pour l’immigration économique francophone, la Fédération des communautés francophones et acadienneFCFA recommande au gouvernement de Justin Trudeau d’impliquer davantage les communautés francophones hors-Québec. Une recommandation saluée par Pascal Reboul, directeur général de l’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick.
On dit souvent qu’on fait des projets par et pour les francophones. [...] Les communautés connaissent leurs besoins, et le fait de les impliquer, ça permet déjà, peut-être, de créer de meilleurs liens, et d’assurer une meilleure rétention. C’est la deuxième portion du problème : on veut les faire venir, mais on veut les garder, expose Pascal Reboul, directeur général de l’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick.
Il remarque qu’il existe parfois un décalage entre les nécessités en matière de main-d'œuvre et les nouveaux arrivants. Si les gens arrivent dans une région où il y a déjà un emploi qui leur est réservé, avec une communauté qui les attend et qui est prête à les recevoir, ça peut, peut-être, débloquer les choses, poursuit-il.
« Il faudrait que les communautés aient leur mot à dire. C’est important dans l’accueil, l’intégration, et à terme, la rétention. »