Il faudrait 13 barrages de plus pour répondre aux demandes, prévient Hydro-Québec
Radio-Canada
Les entreprises attirées par l'électricité québécoise verte et bon marché ont transmis à Hydro-Québec des demandes d'alimentation totalisant 23 000 mégawatts (MW), révèle un mémoire de la société d'État, qui sera rendu public mardi, obtenu par Radio-Canada. C'est encore plus que ce qu'avait estimé le gouvernement Legault. Des choix difficiles sont à prévoir.
Nous constatons un engouement sans précédent pour notre électricité au sein de secteurs émergents, par exemple ceux des batteries et de l’hydrogène vert, explique Hydro-Québec dans le mémoire préparé pour la commission parlementaire qui étudie le projet de loi 2 (Nouvelle fenêtre), qui vise notamment à accroître l’encadrement de l’obligation de distribuer de l’électricité.
« Les entreprises attirées par la faible empreinte carbone de notre électricité et la compétitivité de nos tarifs ont transmis à Hydro-Québec des demandes d’alimentation équivalant à la moitié de la puissance installée du parc d’Hydro-Québec. »
L'essor de la demande vient du transport électrique, ainsi que de la conversion du chauffage et des procédés industriels des entreprises, poussés par les ambitions du gouvernement.
Vendredi, le premier ministre François Legault défendait l'idée de fournir de l'électricité à bas prix aux industries qui contribuent à la décarbonation de l'économie. Il a cité la filière batterie, l'hydrogène vert, l'aluminium vert et l'acier vert, entre autres.
Le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, Pierre Fitzgibbon, avait déjà évoqué 20 000 MW de demandes sur son bureau.
Plus précisément, le total est de 23 000 MW, calcule Hydro-Québec. C'est la puissance qu'il faudrait ajouter si on acceptait d'alimenter tous ces projets.
Cela équivaudrait à la construction de 13 complexes comme celui de la rivière Romaine, estime la Société d'État, et comprendrait :
« Bien entendu, un tel scénario est irréaliste. Des contraintes techniques, économiques et sociales font qu’il ne sera possible d’alimenter qu’une fraction des demandes reçues. »