Il faudra aussi s’adapter aux feux de forêt
Radio-Canada
Un peu partout sur la planète, les changements climatiques alimentent des feux de forêt toujours plus récurrents et plus dévastateurs. La combustion de toute cette matière végétale relâche en conséquence du CO2 dans l’atmosphère, ce qui contribue en retour au bouleversement du climat.
C’est un cercle vicieux et infernal.
Les feux de forêt forcent des dizaines de milliers de personnes à l’évacuation et détruisent tout sur leur passage.
De tout temps, il y a eu des feux. Ils sont une perturbation naturelle qui contribue à la régénération, à la bonne santé et à la diversité des écosystèmes forestiers.
Toutefois, les changements climatiques complexifient le phénomène. L’augmentation des températures à la surface de la planète et la diminution de l’humidité relative dans l’atmosphère créent un climat idéal pour des feux plus fréquents et au comportement plus imprévisible.
Les experts constatent aussi que les saisons de feux commencent plus tôt et se terminent plus tard.
Les chaleurs qui frappent l’ouest du continent nord-américain en ce moment surviennent normalement vers la fin juin. Cela fait une énorme différence, puisqu’en mai, les feuilles ne sont pas encore toutes sorties, voire à peine.
Après la feuillaison, les plantes de la canopée et celles au sol ont une grande teneur en eau, ce qui fait en sorte que le combustible est moins inflammable après la feuillaison, rappelle Marc-André Parisien, chercheur au Service canadien des forêts à Edmonton.
Pire encore, quand le temps sec se prolonge, la matière végétale brûle non seulement à la surface, mais aussi très profondément dans le sol. C’est ce qu’on constate actuellement dans l’Ouest canadien. Ce sont les fameux feux de tourbières, ces sols organiques normalement saturés d’eau. Quand le sol s’assèche ainsi par manque de pluie ou de neige, il peut brûler par combustion lente, sans flammes et presque sans fumée. Le feu ne meurt pas vraiment pendant l’hiver : il reprend de la vigueur quand le temps chaud revient et peut se consumer pendant des mois et des mois, nourrissant ainsi les brasiers en surface.
