Hydroélectricité : Québec pourrait accepter moins de la moitié des demandes
Radio-Canada
Même si Hydro-Québec anticipe la fin des surplus d'ici 2027, le ministre de l'Énergie et de l'Économie, Pierre Fitzgibbon, croit que Québec a une marge de manoeuvre de 8000 à 10 000 mégawatts (MW) pour alimenter de nouveaux grands projets économiques.
Je pense qu'on va finir probablement à 8000-10 000 mégawatts de projets industriels qui devraient être faits pour la décarbonation et pour la création de richesse, avance le ministre.
M. Fitzgibbon, dont le rôle sera de choisir les projets qui iront de l'avant, a fait ces commentaires, mardi, en marge d'une commission parlementaire sur le projet de loi 2 visant à plafonner l'indexation des tarifs sur la distribution d'électricité.
Un mémoire déposé par Hydro-Québec a révélé que la liste des demandes d'alimentation pour d'éventuels grands projets d'entreprises représenterait une puissance totale de 23 000 MW s'ils allaient tous de l'avant, hypothétiquement. Cela équivaut à 13 fois le complexe de la Romaine.
Bien entendu, un tel scénario est irréaliste, concède le vice-président de la planification intégrée des besoins énergétiques et des risques chez Hydro-Québec, Dave Rhéaume. Des contraintes techniques, économiques et sociales font qu'il ne sera possible d'alimenter qu'une fraction des demandes reçues. Il faudra donc faire des choix pour maximiser les retombées liées à l'utilisation de nos ressources énergétiques.
M. Fitzgibbon a comparé le chiffre de 23 000 MW à une liste de Noël qui ne serait pas approuvée dans son ensemble. Il a mentionné que 9000 MW étaient liés à des projets d'hydrogène, qui ne seront pas retenus.
Une puissance de 10 000 MW représenterait tout de même une importante augmentation de la consommation d'énergie au moment où les surplus sont appelés à disparaître en 2027. Le ministre juge tout de même que cette cible est réaliste. L'horizon [est] 2032, donc on a du temps.
Hydro-Québec a déjà dans son plan d'augmenter l'offre, poursuit-il. Deuxièmement, l'éolien, on peut en faire beaucoup. On peut mieux turbiner. Il y a plusieurs formes qu'on va travailler avec Hydro-Québec dans les prochains mois pour voir comment on peut aligner l'offre et la demande.
Le projet de loi prévoit aussi de réduire le seuil à partir duquel Hydro-Québec doit alimenter un projet. Ce seuil passerait de 50 MW à 5 MW, une demande formulée par la société d'État.