Henriette Valium: le pape montréalais de la bande dessinée alternative
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La maison de la culture Janine-Sutto consacre une exposition à Henriette Valium, présenté comme le pape montréalais de la bande dessinée alternative.
Intitulée Habuimus papam – Nous avions un pape, l’exposition présente des planches du bédéiste, mais également d’autres types d’œuvres – vidéo, musique et tableaux –, puisque Henriette Valium était un artiste pluridisciplinaire.
De son vrai nom Patrick Henley, Henriette Valium est né en 1959. Il est considéré comme l’une des figures marquantes du 9e art underground montréalais des années 1980 et 1990. Décédé en septembre dernier, il a reçu en 2018 le prix Albert-Chartier afin de souligner sa contribution inestimable au monde de la bande dessinée québécoise.
Parmi les œuvres exposées, on retrouve des tableaux et des planches consacrées à Tintin – rebaptisé Nitnit pour éviter les poursuites. Pastiche éclaté et acide de ce personnage incontournable de la bande dessinée franco-belge, cette série de création se présente comme une déconstruction de l’œuvre d’Hergé.
«Valium ne voulait pas, comme les puritains, brûler Tintin, une influence de son enfance comme pour beaucoup; il voulait le “décâlisser”, ce que je trouve bien plus subversif», explique la journaliste de La Presse Chantal Guy, dans une citation reproduite sur les murs de la salle d’exposition.
Provocatrice, l’œuvre d’Henriette Valium pourrait en choquer certains. Un avertissement «Pour public averti» se trouve d’ailleurs à l’entrée de la salle d’exposition de la maison de la culture Janine-Sutto.
Au-delà de certains collages obscènes – dont celui d’un personnage doté d’un énorme phallus –, Henriette Valium a fait une série de portrait de Klaus Barbie – un criminel de guerre nazi bien connu – et utilisé le svastika dans certaines de ses créations.