Guerre en Ukraine : l’amélioration des défenses de l’Amérique du Nord réclamée
Radio-Canada
La décision du président russe Vladimir Poutine de mettre l'arsenal nucléaire de son pays en état d'alerte la fin de semaine dernière a relancé les discussions à Ottawa et à Washington sur l'amélioration des défenses de l'Amérique du Nord.
Les gouvernements canadiens et américains qui se sont succédé promettent depuis des années de moderniser le Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord, qu'on appelle NORAD, qui a été créé pendant la guerre froide pour se protéger contre une attaque soviétique.
Pourtant, malgré les avertissements de plus en plus urgents de hauts gradés militaires des deux côtés de la frontière, plusieurs attendent toujours que le Canada agisse.
Le commandant du NORAD, le général américain Glen VanHerck, a évoqué cette semaine la menace croissante à laquelle l'Amérique du Nord est confrontée, alors que la Russie et la Chine mettent au point et déploient des armes à longue portée qui peuvent frapper le Canada ou les États-Unis, et que le système actuel ne peut pas détecter.
Il s'agit notamment d'armes nucléaires et non nucléaires, comme les missiles hypersoniques et de croisière que le président russe Vladimir Poutine a mis en état d'alerte le week-end dernier, en représailles au soutien de l'OTAN à l'Ukraine.
Lors de son témoignage devant un comité du Congrès mardi, M. VanHerck a affirmé que la croyance populaire selon laquelle le Canada et les États-Unis pourraient déployer des forces à volonté en raison de la sécurité géographique du continent s'érode depuis plus d'une décennie.
« Nous devons améliorer notre capacité de détecter et de suivre les menaces potentielles partout dans le monde tout en fournissant des données aux décideurs le plus rapidement possible. »
Le gouvernement Trudeau insiste pour que la modernisation du NORAD soit une priorité absolue. À cette fin, le Canada et les États-Unis ont publié plusieurs déclarations conjointes au fil des ans affirmant la nécessité de moderniser le système. Ottawa a également réservé un montant initial de 163 millions de dollars pour cet effort l'an dernier.
Bien que les États-Unis aient posé des gestes sur plusieurs fronts, y compris le déploiement de nouveaux intercepteurs de missiles et d'intelligence artificielle pour combiner des données provenant de diverses sources afin de détecter une attaque, le Canada a été en grande partie silencieux.