Grippe aviaire : regain de vigilance après les cas humains en Asie
Radio-Canada
Un Cambodgien dont la fillette est morte de la grippe aviaire vient d'être lui aussi déclaré positif. L'annonce préoccupe l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui prévient toutefois qu'il est trop tôt pour évoquer une transmission entre humains.
La situation liée à la grippe aviaire est préoccupante, a estimé vendredi une responsable de l'OMS, l'épidémiologiste Sylvie Briand.
C'est la première fois que l'agence exprime ce niveau d'inquiétude depuis le début de l'épidémie actuelle de grippe aviaire, qui est provoquée par le virus H5N1 et qui a conduit à abattre des dizaines de millions d'oiseaux dans le monde depuis plus d'un an.
Pour autant, l'OMS ne change pas en l'état sa position quant au risque pour l'humain. Il reste faible, car aucun élément n'a encore avéré un danger plus grand de voir émerger une nouvelle pandémie après la COVID.
Mais une actualité récente explique les craintes de l'OMS. Au Cambodge, une fillette de onze ans est morte, voici quelques jours, de la grippe aviaire.
L'enfant, originaire d'un village reculé de la province de Prey Veng, était tombée malade mi-février avec des symptômes de fièvre, de toux et de gorge sèche. Elle est morte moins d'une semaine plus tard dans un hôpital pour enfants de la capitale Phnom Penh, le premier décès lié à la grippe aviaire en neuf ans dans le royaume.
Ce n'est pas ce drame qui, en lui-même, explique les inquiétudes des experts : les cas sporadiques sont bien documentés chez l'humain (un peu moins de 900 depuis 20 ans) et, s'ils sont très meurtriers, ils sont généralement provoqués par une transmission directe depuis un oiseau.
La nouveauté, ici, c'est l'annonce vendredi par les autorités cambodgienne que le père de la fillette a, lui aussi, été testé positif à H5N1. Cela ouvre l'hypothèse d'une transmission entre humains et, donc, potentiellement d'un risque d'épidémie.
On se demande forcément ce qui s'est passé : est-ce que le premier cas pourrait avoir transmis la maladie à d'autres humains? a admis Mme Briand, chargée de la prévention des pandémies au sein de l'OMS.