Grève du transport scolaire : un jeune handicapé privé d’école depuis deux semaines
Radio-Canada
Audrey Rouleau est à court de solutions pour accompagner son fils de 19 ans à l'école depuis le début de la grève illimitée des chauffeurs d'Autobus Tremblay & Paradis. La mère monoparentale ne possède pas de voiture et n’a pas les moyens de payer des taxis chaque jour.
Son fils, atteint du syndrome d’Angelman, ne peut pas non plus utiliser les services du RTC facilement, car il se déplace en fauteuil roulant. L’arrêt d’autobus est situé à un kilomètre du domicile d’Audrey Rouleau.
1 km dans des bancs de neige à chaque coin de rue, j’ai un peu de misère à concilier ça, confie Audrey Rouleau, fatiguée par cette situation qui s’éternise.
On n'a pas d'autres solutions, je ne conduis pas, je ne peux pas prendre l'autobus avec le fauteuil roulant, c’est impensable avec l’hiver qu’on a. La seule solution est le taxi mais je suis une mère monoparentale et je ne peux pas travailler donc je n’ai pas l’argent.
Audrey Rouleau garde donc son fils à la maison, mais le manque de socialisation a un impact considérable sur son état de santé.
Il refuse de s’alimenter alors qu’à l’école ça allait super bien. […] Il refuse de marcher même dans le corridor. Je fais mon possible pour le stimuler mais je suis comme pas assez. Je ne suis pas ses amis, pas son professeur. Il n’y a pas d’encadrement ici, la routine elle n’est plus là non plus.
Audrey Rouleau rappelle que le service était considéré comme essentiel en temps de pandémie.
C'était essentiel pour ces enfants [d’aller à l’école] pour le côté social, pour la routine, pour qu’ils ne perdent pas leurs acquis.
Elle souhaite que le transport devienne de nouveau essentiel pour les jeunes adultes ayant une déficience intellectuelle.