Fringe, l’expo immersive sur le convoi des camionneurs de Paul Ozzello
Radio-Canada
Le photographe Paul Ozzello propose une vitrine sur le côté humain du convoi des camionneurs ayant investi le cœur de la capitale nationale pendant trois semaines, l'an dernier. Son exposition, intitulée Fringe, est présentée à la Galerie Art+ jusqu'au 5 février.
J’étais très appréhensif de venir pour ma sécurité, parce que j’entendais souvent, dans les médias, que les camionneurs étaient extrêmement violents et des extrémistes, se souvient le photographe.
Il soutient avoir été témoin d’une situation complètement différente sur le terrain, lorsqu’il est allé à leur rencontre pour capter leur quotidien, la première semaine. Tout le monde était quasiment comme sur le party. Ça m'a fait un peu penser à Woodstock : tout le monde était festif et souriant et se disait bonjour, fait-il valoir.
À la galerie Art+, sise rue Sussex, l’idée de revenir ainsi sur ces trois semaines un peu dérangeantes a été jugée intéressante.
Présenter cette exposition est un peu paradoxal, mais en tant que directeur artistique, j'essaie de ne pas regarder le côté politique ou le petit côté scandaleux qu’on pourrait voir. Je regarde la beauté des photos, souligne Dominik Sokolowski.
Pour ce dernier, l’objectif de cette exposition est d’entamer un vrai dialogue sur la liberté de manifester et discuter du caractère pacifique à adopter lors des manifestations.
L’art est fait pour réveiller, en fin de compte, une discussion et je pense que c'est le but. Le dialogue est ouvert et on invite les gens à venir partager nos opinions, indique M. Sokolowski.
Le directeur artistique de la galerie a également été séduit par le format polaroïd et intime choisi par Paul Ozzello. Le petit côté imparfait qu’on voit sur les bordures, comme les traces d’eau et du froid, donne un côté humain à la chose. C’est un photoreportage spontané, unique et réfléchi, explique-t-il.
Dominik Sokolowski ajoute avoir donné au photographe la liberté de choisir ses pièces. On n’a pas censuré de photos. Paul a choisi ce qu’il voulait. Il y en a quelques-unes qui sont un peu plus dérangeantes que d’autres, qui sont drôles. Elles sont juste belles par la photo, mentionne-t-il.