
Fraude à la ponzi: elle arnaque des proches pour 2,8M$
TVA Nouvelles
Une femme de 69 ans qui a escroqué 2,8 millions de dollars à l’aide d’un stratagème à la ponzi et qui a fait 86 victimes, dont certaines qu’elle connaissait depuis près de 60 ans, a été condamnée à six ans de détention, vendredi, au palais de justice de Sherbrooke.
En 2001, Lucie Talbot-Chapdelaine était caissière à la succursale de la BMO de Cookshire, en Estrie, lorsqu’elle a commencé à approcher des clients et des connaissances, leur faisant miroiter des placements avec un rendement annuel de 10 %.
Au fil du temps, elle s’est constitué une clientèle importante, de sorte qu’elle avait accumulé un bon capital et qu’elle ne versait que les intérêts à ses clients. Elle utilisait les capitaux des nouveaux clients pour payer les intérêts d’une année à l’autre. Un cas classique de fraude pyramidale, communément appelée fraude à la ponzi.
La fraudeuse «a fait faillite en 2018 [moment où les fraudes ont cessé] et n’en est toujours pas libérée à ce jour», a dit le procureur de la Couronne, Me Louis Fouquet, en entrevue avec l’Agence QMI.
Au moment d’entériner la suggestion commune qui lui a été proposée entre la Couronne et la défense, le juge de la Cour du Québec, Conrad Chapdelaine, a tenu à énoncer les facteurs aggravants dans cette histoire.
«Le nombre de victimes, très important, 86 victimes. La durée de cette fraude-là qui porte sur presque 20 ans. [...] Et surtout, surtout le bris de confiance à l’égard de ces personnes-là. Il y a en qui vous connaissent depuis 60 ans! [...] Des personnes qui vous faisaient une confiance aveugle, qui vous connaissaient de longue date», a déclaré le juge en rendant sa décision.
Le magistrat a aussi souligné les conséquences des méfaits de Lucie Talbot-Chapdelaine, qui ont littéralement bouleversé des vies humaines. «On voit des jeunes familles qui avaient [l’intention] de s’acheter une maison dont les projets ont été brisés. [Plusieurs plaignants ont vécu] des problèmes de santé [...], du stress, de l’insécurité», a affirmé le juge.
De plus, certaines personnes à la retraite qui figuraient parmi les victimes ont dû recommencer à travailler. D’autres personnes ont vu des héritages fondre comme neige au soleil.
Avant de prendre la direction du pénitencier, Lucie Talbot-Chapdelaine s’est excusée. «J’ai des regrets horribles [...] je suis en mille miettes», a-t-elle avoué devant le tribunal, ajoutant avec le sanglot dans la voix, «sincèrement, je m’excuse».
