Françoise Riopelle, chorégraphe et signataire du Refus global, s’est éteinte
Radio-Canada
L’artiste québécoise Françoise Riopelle, qui fut l’une des sept femmes à signer le Refus global en 1948 et la première épouse du peintre Jean-Paul Riopelle, est morte lundi à l’âge de 95 ans. Danseuse et chorégraphe, elle a fait partie des pionnières de la danse contemporaine au Québec.
En plus d’avoir créé son école de danse à la fin des années 1950 après sa séparation avec Jean-Paul Riopelle, elle a notamment fondé, avec la danseuse et chorégraphe Jeanne Renaud, le Groupe de danse moderne de Montréal en 1961 et le collectif Qui danse? en 1978. Cette pédagogue a aussi mis sur pied le département de danse à l’UQAM en 1976.
Françoise Riopelle a aussi imaginé des chorégraphies pour l'émission culturelle L'heure du concert, diffusée de 1954 à 1966 à la télévision de Radio-Canada.
Le danseur Daniel Soulières a bien connu Françoise Riopelle. Elle l’a aidé à structurer Danse-Cité quand il a fondé cette organisation consacrée à la recherche, à la création, à la production et à la diffusion de la danse contemporaine. Elle a aussi été administratrice de Danse-Cité entre 1985 et 1991.
On parle souvent des hommes de sa vie [le peintre Jean-Paul Riopelle, le compositeur Pierre Mercure et le musicien, mais aussi compositeur et chef d’orchestre, Neil Chotem], mais on oublie de mentionner l’importance que Françoise Riopelle a eue dans la danse, explique-t-il.
Elle a élevé la danse contemporaine à une danse-théâtre plus émotive, ajoute-t-il. Elle a rejeté le vocabulaire codifié de la danse pour se demander comment communiquer un mouvement, et non une technique, plutôt que comment impressionner avec une pirouette ou une arabesque.
Françoise Riopelle a notamment étudié la danse à Paris, quand elle a vécu dans la capitale française avec Jean-Paul Riopelle, qu’elle avait épousé en 1946, à l’âge de 19 ans.
Comme lui, elle a signé le manifeste Refus global, publié en 1948. C’était un cri direct, avait-elle expliqué, en 1971, à l’émission Femmes d’aujourd’hui, diffusée par la télévision de Radio-Canada.
[On refusait] le monde carré, le monde où on dit : "tu fais telle chose", tu te maries suivant telles circonstances et après tu es marié pour la vie, avait-elle ajouté. On avait envie de vivre beaucoup plus ouvertement.