
Forcé de témoigner à la cour toute la nuit
TVA Nouvelles
Les traits tirés et l’air exténué, la victime alléguée d’un proche de la mafia a dû témoigner même s’il était accablé par le décalage horaire, lui qui se trouve en Asie.
« Monsieur le juge, je dois me réveiller dans trois heures pour travailler... », a lancé la victime alléguée de Nicola Spagnolo aujourd'hui, lors de son témoignage par visioconférence.
De sa chambre d’hôtel où l’on pouvait voir la noirceur à travers la fenêtre, l’homme de 29 ans, que l’on ne peut identifier sur ordre du tribunal, devait raconter le drame qu’il a vécu le 2 août 2020. Ce soir-là, il aurait été poignardé au ventre par Spagnolo, après une dispute parce qu’il aurait parlé avec la femme qui l’accompagnait.
Ce dernier, qui a été identifié lors d’une parade photographique, subit présentement son procès pour voies de fait graves.
La victime alléguée a toutefois été confrontée à des contradictions dans les différentes versions données aux policiers. L’agresseur avait-il vraiment les cheveux « rasés à pic » et sa chemise était-elle à manches courtes ou longues ? Ses souvenirs de l’événement étaient-ils exacts, et cela l’a-t-il poussé à se tromper dans ses déclarations ?
Ce ne sont là que quelques questions posées lors de son contre-interrogatoire par Me Danièle Roy de la défense, qui a également mis en doute le souvenir du témoin voulant que le tout se soit passé en 20 secondes.
« Je n’avais pas de minuterie », a répondu le témoin alors que la défense a fait observer trois minutes de silence dans la salle, puis 20 secondes, pour montrer la différence de temps.
Le témoignage s’est finalement terminé alors qu’il était près de 3 h 30 pour la victime alléguée. Le procès se poursuit toute la semaine.
