Feux en Alberta : la fumée touche aussi les abeilles
Radio-Canada
La centaine de feux qui brûlent en Alberta malmène considérablement la qualité de l’air et la visibilité depuis quelques jours. Mais les humains ne sont pas les seuls incommodés par la fumée, car les abeilles sont aussi perturbées, ce qui pourrait nuire aux récoltes de miel et de fruits cet été.
La fumée, les abeilles prennent cela comme un signe de protection, alors ça les fait entrer dans la ruche. [..] Cela veut dire qu'elles ne vont pas sortir faire de la pollinisation, récolter les fleurs, tout ce qu’elles devraient faire, explique Ginette Paradis, une apicultrice de Watino, dans la région de Rivière-la-Paix.
La région, à environ 450 kilomètres au nord-ouest d’Edmonton, est touchée par les feux de forêts et de broussailles depuis le début du mois de mai.
Un peu plus de 40 % du miel canadien provient de l’Alberta, ce qui en fait la première province productrice de miel au pays, selon Statistique Canada.
Ginette Paradis souligne que le changement de comportement des abeilles pourrait avoir un impact sur la pollinisation des différents plants cultivés dans le secteur. Ceci pourrait perturber le reste de la saison des producteurs maraîchers et des agriculteurs.
D'habitude, si l'on voit que les abeilles ne sortent pas, les récoltes sont plus petites naturellement. Par exemple, dans un fruit comme un bleuet, ceux qui ne sont pas pollinisés sont beaucoup plus petits que ceux qui le sont. Alors ça a vraiment un assez gros impact, détaille l’apicultrice.
Et la situation pourrait inévitablement nuire à la quantité de miel produite cette année. Pour nous, ça veut dire une récolte très très petite si la boucane continue. Et ça frappe fort, s’inquiète-t-elle.
Pour la présidente du Conseil des abeilles indigènes de l'Alberta, Megan Evans, en plus de l’impact de la fumée et de la chaleur sur la mortalité à court terme des abeilles, les feux pourraient menacer la survie de certaines espèces d’abeilles à plus long terme.
Après un feu, les ressources alimentaires et les endroits de nidification changent. Il peut y avoir des changements dans les types et la quantité de fleurs disponibles, affirme-t-elle.