
Entreprises non conformes aux nouvelles règles d’affichage en français: leur logo comme bouclier
Le Journal de Montréal
Quatre jours après l’entrée en vigueur des nouvelles règles d’affichage, de nombreux commerces montréalais ne respectent toujours pas l’obligation de donner une place « nettement prédominante » au français.
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«Si j’entends qu’ils commencent à inspecter des entreprises et qu’ils les menacent de sanctions, mon logo va devenir mon enseigne», confie Leif Anderson, propriétaire de Gender Mannequins, dans le Mile-End.
Cette stratégie d’évitement fait école. Le commerçant et ses copains entrepreneurs ont eu la même idée. «Toutes les entreprises que je connais vont faire pareil. On n’a pas besoin de texte dans l’enseigne», explique celui qui vend ses mannequins aux détaillants de partout dans le globe.
Une promenade au Marché Central révèle l’ampleur du problème. Bath&Body Works, HomeSense et Under Armour affichent encore leurs enseignes non conformes. Chez le détaillant de bulles de bain, l’atmosphère est tendue.
«Ah, c’est vrai, c’est aujourd’hui!» a lancé une employée à sa gérante, Noémie Leclerc, quand Le Journal s’est présenté, lundi après-midi. Le moment, révélateur de l’impréparation de la chaîne américaine, a mené au refus de répondre à nos questions. On nous a poliment dirigés vers le siège social de Reynoldsburg, en Ohio.
Cette omerta contraste avec l’approche de BulkBarn. La chaîne ontarienne a déjà modifié son enseigne «il y a deux, trois mois», selon le gérant de 23 ans rencontré sur place, lundi.