En Italie, la coalition gouvernementale s’apprête à réélire le président
Radio-Canada
Les partis de la coalition au pouvoir en Italie devaient réélire samedi le président sortant, Sergio Mattarella, craignant pour la stabilité politique du pays en cas d'échec à lui trouver un successeur.
Âgé de 80 ans, le président Mattarella a indiqué à plusieurs reprises qu'il ne comptait pas continuer dans ses fonctions, mais dans la journée, il a indiqué aux chefs de groupes parlementaires venus le rencontrer qu'il se mettrait à disposition s'il était élu.
Le huitième tour de scrutin a démarré à 16 h 30 heure locale. Le Parti démocrate, le Mouvement 5 Étoiles, Italia Viva, Forza Italia et la Ligue du Nord ayant appelé à voter pour lui, M. Mattarella devrait réunir les suffrages d'au moins 784 grands électeurs (députés, sénateurs, responsables régionaux) sur les 1009 appelés à s'exprimer.
Le poste de président est en Italie largement protocolaire, mais il a un rôle important en cas de crise politique, dans un pays dont le paysage politique est très morcelé. C'est lui en effet qui a le pouvoir de dissoudre le Parlement et de nommer le premier ministre, et il peut refuser le mandat de gouverner à des coalitions qu'il juge trop fragiles.
L'élection du successeur de M. Mattarella s'éternise depuis le début de la semaine, en l'absence d'accord sur un nom dans un Parlement où ni la gauche ni la droite ne dispose de la majorité.
Bien que tous les partis représentés au Parlement, à l'exception de la formation d'extrême droite Fratelli d'Italia, fassent partie de la coalition soutenant le gouvernement du premier ministre Mario Draghi, la droite, la gauche et le Mouvement 5 Étoiles ne parviennent pas à trouver un consensus.
Au cinquième tour, les partis de droite (la Ligue du Nord, Forza Italia de Silvio Berlusconi et Fratelli d'Italia) avaient mis en avant la candidature de l'actuelle présidente du Sénat, Elisabetta Casellati, une fidèle du magnat et ancien chef de gouvernement Silvio Berlusconi, tandis que la gauche et les 5 Étoiles avaient opté pour l'abstention.
Toutefois, cette catholique antiavortement de 75 ans n'avait finalement obtenu que 382 voix sur les 453 qu'elle aurait dû théoriquement récolter dans son propre camp.
M. Draghi, ancien chef de la Banque centrale européenne, faisait quant à lui figure, avant l'élection, de favori pour le poste de président, mais nombreux sont les parlementaires qui rechignent à voter pour lui, craignant que son départ du gouvernement déstabilise l'exécutif au point de provoquer des élections anticipées avant la fin de la législature, prévue en 2023.