En Alberta, ce sont les employeurs qui décident si leur service est « essentiel »
Radio-Canada
Une nouvelle ordonnance qui permet aux employeurs de rappeler au travail des employés atteints de la COVID-19 manque gravement de limites, selon Ubaka Ogbogu, spécialiste en droit de la santé à l’Université de l’Alberta.
Selon l'ordonnance sur l'exception relative aux travailleurs essentiels, les employés ne présentant aucun ou de légers symptômes peuvent être rappelés au travail, même après un test positif, si leur service est jugé essentiel.
L'ordonnance a été présentée par la province comme un changement nécessaire pour atténuer les pénuries de main-d'œuvre critique causées par le variant Omicron.
La nouvelle ordonnance, signée par la médecin-hygiéniste en chef de l’Alberta, la Dre Deena Hinshaw, ne fournit pas de liste des secteurs admissibles et aucun processus de demande d’exemption ou d’inspection par le ministère n’est requis.
Selon le professeur Ubaka Ogbogu, spécialiste en droit de la santé à l'Université de l'Alberta, l'ordonnance manque de surveillance et devrait inclure un processus de demande pour les employeurs.
Ce décret est unique par sa stupidité et par son mépris pur et simple des droits des travailleurs, dit-il.
« Ce qui est vraiment effrayant, c'est que c'est l'employeur qui détermine s'il a respecté la norme. Il n'y a pas de processus. »
Selon lui, la nouvelle règle n'est pas conçue pour protéger la santé publique, mais pour isoler le secteur économique des impacts de la pandémie et plusieurs secteurs non essentiels s’en serviront.
Dans un communiqué, Christa Jubinville, porte-parole du ministère de la Santé de l'Alberta, affirme que la décision de faire revenir des travailleurs infectés ne devrait être prise qu'en dernier recours pour maintenir des services qui, s'ils étaient interrompus, pourraient mettre en danger le public.