Effrayée de voyager dans le métro de Toronto, elle décide d’acheter une voiture
Radio-Canada
Agressions, attaques au couteau, voire homicide. Depuis des mois, les gestes violents alimentent un climat anxiogène dans les transports en commun de Toronto.
Le véhicule de Manon Morneau sent encore le neuf : un VUS, acheté le mois dernier. Chaque jour, la mère de famille paie 19 $ pour son stationnement, en plus de l’essence et des frais d’assurance. C’est un gros budget, admet-elle.
À un moment donné, on n’a plus le choix, soupire la Torontoise de 33 ans. Manon a pris le transport en commun quotidiennement pendant cinq ans avant de se résigner à acheter une voiture.
Quand cette jeune femme a été brûlée vive à un arrêt de bus [en juin], ça a été le point de non-retour , explique-t-elle. Nyima Dolma, 28 ans, avait alors été attaquée (Nouvelle fenêtre) par un étranger dans un autobus en plein jour.
Depuis, d’autres attaques aléatoires ciblant surtout de jeunes femmes ont suscité l’effroi à Toronto. Le mois dernier, une passagère de tramway a reçu de multiples coups de couteau au visage. En décembre, une autre femme a été poignardée à mort par un étranger dans le métro.
Ce n’est pas normal, s’indigne Manon Moreau, qui prenait régulièrement le métro avec sa fille de trois ans avant d’acheter sa voiture.
« Quand on veut être en sécurité, on n’a plus le choix. »
Face à ces nombreuses attaques aléatoires, la Ville de Toronto a déployé 80 policiers additionnels dans les transports en commun. Cette décision du maire démissionnaire John Tory a été vivement critiquée par plusieurs conseillers municipaux, y compris Alejandra Bravo.
C’est un problème de santé, c’est un problème économique et social [...] Les forces de l’ordre ne sont pas la solution, fait-elle valoir. L’élue voudrait que Toronto mise plutôt sur une stratégie de prévention.