Doug Ford, les sondages et le calcul politique
Radio-Canada
ANALYSE - C'est monnaie courante à Queen's Park : les partis politiques ne s'entendent pratiquement jamais. Or, cette semaine, ce sont les sondeurs qui n'arrivent pas à se mettre d'accord. Leur différend? L'identité du meneur dans la course électorale ontarienne, à un peu plus de quatre mois du scrutin provincial.
Qui est en bonne posture? Difficile à dire, puisque les trois principaux chefs ont chacun au moins un sondage qui les donne gagnants. Abacus data, EKOS, Angus Reid, Innovative Research : les résultats publiés vont dans toutes les directions. On repassera pour le consensus.
Des éléments communs se dégagent, toutefois. D'abord, l'obtention d'une majorité n'est gagnée d'avance pour aucun des partis. Les Ontariens pourraient bien se réveiller le matin du 3 juin avec un gouvernement minoritaire pour les diriger.
Autre constat : une majorité de répondants sont en désaccord avec les récentes décisions de Doug Ford. Le reconfinement de janvier et les modalités du retour en classe lui auraient fait perdre quelques plumes. Le taux d'approbation de Doug Ford ne fait pas d’envieux, même s'il récolte un meilleur score qu'avant la pandémie.
Enfin, le chef libéral Steven Del Duca continue de passer sous le radar de bien des électeurs. Son nom n’évoque que très peu de choses pour le commun des mortels. Les libéraux ont intérêt à poursuivre leurs efforts pour sortir leur chef de l'incognito.
Même si tous les politiciens vous répètent ad nauseam que le seul sondage qui est important est celui du jour du scrutin, il n'en reste pas moins que les résultats publiés cette semaine déclencheront une révision de la stratégie électorale de chaque parti. Un exercice que fait déjà régulièrement le Parti progressiste-conservateur.
Selon Doug Ford, le déconfinement qui s'amorcera le 31 janvier est possible grâce à l’embellie de la situation sanitaire, mais impossible d’ignorer le calcul politique en toile de fond.
Il y a fort à parier que les impératifs électoraux ont pesé fort dans la balance au moment de déterminer l’échéancier de relance. Dans les prochains mois, les progressistes-conservateurs voudront certainement regagner la confiance des électeurs frustrés par les fermetures.
La rampe jusqu'aux prochaines élections est plus courte en Ontario qu'au Québec et il y a des pressions supplémentaires sur M. Ford , indiquait d'ailleurs la politologue Stéphanie Chouinard, sur nos ondes cette semaine.