Discussions sur un embargo contre le pétrole russe, davantage d’aide pour l’Ukraine
Radio-Canada
Les mesures d'aide à l'Ukraine et de dissuasion à l'endroit du président russe Vladimir Poutine continuent de se multiplier 11 jours après le déclenchement de la guerre : alors que l'OTAN a reçu le « feu vert » pour envoyer des avions de chasse en Europe, le Royaume-Uni a annoncé une aide de 100 millions de dollars à Kiev, tandis que des discussions entre les États-Unis et l'Union européenne (UE) à propos d'un embargo sur le pétrole russe ont progressé dimanche.
Bien que l'Europe soit très dépendante de la Russie pour son pétrole brut et pour son gaz naturel, elle s'est montrée plus ouverte au cours des dernières 24 heures à l'idée d'un embargo qui frapperait la production russe, a déclaré à Reuters une source proche des discussions.
La Maison-Blanche a également engagé des discussions avec le Sénat et la Chambre des représentants à ce sujet, a-t-on ajouté de même source.
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a toutefois souligné l'importance d'assurer la stabilité des approvisionnements pétroliers mondiaux. Nous menons actuellement des discussions très actives avec nos partenaires européens sur l'interdiction de l'importation de pétrole russe dans nos pays tout en maintenant bien sûr, en même temps, un approvisionnement mondial stable en pétrole, a déclaré Antony Blinken lors d'une entrevue sur NBC dimanche.
Les ministres allemands des Finances et des Affaires étrangères se sont quant à eux prononcés dimanche contre une interdiction des importations de gaz, de pétrole et de charbon depuis la Russie dans le cadre de nouvelles sanctions.
Il faut pouvoir imposer [les sanctions] de façon durable, a expliqué la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, à la chaîne ARD. Ça ne sert à rien si, dans trois semaines, on découvre que nous n'avons plus que quelques jours d'électricité en Allemagne et qu'il faut donc revenir sur ces sanctions.
Nous sommes prêts à payer un prix économique très très élevé, mais si demain, en Allemagne ou en Europe, les lumières s'éteignent, ça ne va pas arrêter les chars, a ajouté Mme Baerbock lors d'une entrevue à la chaîne ZDF.
Le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, s'est également montré sceptique. Nous ne devons pas limiter notre capacité à tenir sur la durée, a-t-il dit avant d'ajouter que le fait de décider unilatéralement d'un embargo aurait un effet négatif sur cette capacité, a-t-il déclaré au journal Bild.
Les prix du pétrole ont grimpé en flèche au cours de la dernière semaine à la suite des sanctions infligées par les Occidentaux à la Russie à la suite de l'invasion de l'Ukraine.