
Discréditer le recours aux tribunaux: une tendance néfaste pour notre démocratie
TVA Nouvelles
Discréditer le recours aux tribunaux est une tendance néfaste pour la nation québécoise. Le gouvernement de François Legault a toujours entretenu une relation tumultueuse avec le pouvoir judiciaire.
La philosophie politique du premier ministre, qui s’inspire d’une mouvance populiste en croissance dans de nombreuses sociétés, ne tolère tout simplement pas les contre-pouvoirs à sa volonté et à ses politiques.
Depuis six ans, nous sommes témoins des chocs entre le gouvernement caquiste et les tribunaux. Les multiples croisades du ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, afin d’imposer son autorité sur les tribunaux et ses attaques contre l’indépendance de la magistrature sont autant d’exemples de cette tendance lourde au sein du gouvernement qui vise à miner le pouvoir judiciaire.
Tout récemment, le gouvernement s’est insurgé contre des organisations du milieu de l’enseignement qui ont décidé de contester diverses dispositions de la Loi sur la laïcité de l’État devant la Cour suprême. En cela, il a été appuyé par certains commentateurs politiques qui ont assimilé cette démarche à une croisade contre la démocratie, une exagération dangereuse.
N’en déplaise au gouvernement de François Legault, la possibilité de recourir aux tribunaux lorsque l’on estime ses droits lésés est un des fondements de notre société démocratique. Il s’agit du moyen par excellence d’assurer la défense des droits et libertés des citoyens face à tout gouvernement.
La démocratie ne se résume pas à l’unique expression des désirs de la majorité, image trop souvent véhiculée par une conception populiste de la société. Une véritable démocratie se soucie des droits individuels de ses citoyens.
Un gouvernement n’est jamais en possession tranquille de la vérité. Son action peut causer des préjudices à autrui ou encore discriminer des groupes, c’est pourquoi il est essentiel de pouvoir recourir, cas échéant, aux tribunaux.
Un gouvernement ne devrait jamais être irrité ou courroucé qu’une de ses lois soit contestée devant les tribunaux. Il est inconvenant pour notre démocratie de discréditer ceux qui choisissent de recourir aux tribunaux pour défendre leurs droits.
Il est dangereux que des ministres du gouvernement dénoncent des citoyens ou des associations qui ont recours aux tribunaux ou intiment que toute association recevant un financement public ne devrait pas avoir recours aux tribunaux pour contester la volonté du gouvernement.
