Des Trifluviens appellent à la protection d’une tourbière au parc industriel Carrefour 40-55
Radio-Canada
Une coalition de citoyens et d’experts environnementaux demandent au nouveau conseil municipal de Trois-Rivières de renoncer pour de bon au projet d’expansion du parc industriel Carrefour 40-55.
Le projet de drainage du parc industriel a été écarté par l’ancien conseil municipal, en août dernier. Neuf élus s’y étaient opposés. Il a toutefois été remis à l’ordre du jour des discussions à l’hôtel de ville, a appris Radio-Canada.
Les militants de la Coalition Terre Précieuse craignent que les travaux de drainage envisagés par la Ville détruisent plus de 26 hectares de tourbière, de marécage et de marais.
Ils demandent aux élus de protéger ces milieux humides, qui jouent un rôle crucial dans la lutte aux changements climatiques. En plus de capter d’importantes quantités de dioxyde de carbone, ces écosystèmes réduisent les risques d’inondations.
Si on détruit puis on draine ces milieux-là, c’est toute une biodiversité qui s’en va en fait. C’est un bassin de rétention naturelle qui va récupérer l’eau, qui va se disperser naturellement et tranquillement dans l’environnement. Ça fait qu’il n’y aura pas de surplus, pas d’inondations. Si on détruit, bien il faut des infrastructures ou des bassins, puis ça coûte cher à rénover, ça coûte cher à faire. C’est vraiment pas idéal, explique Emmanuelle Beaumier, géographe spécialisée en tourbière.
La Ville de Trois-Rivières dispose toujours d’une autorisation environnementale lui permettant de réaliser des travaux sur ce milieu.
La Coalition remet totuefois en question la valeur de cette autorisation, car elle date de 2014. Les normes environnementales ont changé avec la réforme de la Loi sur la qualité de l’environnement, adoptée en 2018. Celle-ci prévoit des exigences plus sévères.
En adoptant ce projet, la Ville agirait en toute légalité, mais contournerait les nouvelles normes de protection de l’environnement, selon le membre de la coalition et avocat à la retraite, Jacques Rousseau.
Oui bien sûr, elle dispose d’un certificat d’autorisation, mais d’un certificat d’autorisation qui date d’une autre époque. On lui demande de respecter l’esprit de la loi actuelle. On évite la perte de milieux humides, insiste-t-il.