Des symboles sous le feu pour imaginer l’urgence climatique
Radio-Canada
À quoi ressemblerait Montréal aux prises avec une inondation sans précédent? Ou Québec avec un feu de forêt historique aux portes de la ville? Une équipe de chercheurs spécialisés en intelligence artificielle a créé un outil qui permet de visualiser comment une catastrophe pourrait frapper votre quotidien du jour au lendemain. Une façon pour eux de faire naître une plus grande prise de conscience collective sur l'urgence climatique.
Tel que d'abord rapporté par Le Devoir, le site web Ce climat n’existe pas (Nouvelle fenêtre) est en ligne depuis jeudi matin. Celui-ci permet d'imaginer des scénarios apocalyptiques un peu partout à travers le monde grâce à des images qui proviennent majoritairement de Google Street View.
En le parcourant, vous pourrez voir de quoi aurait l'air votre maison si une inondation, un incendie de forêt ou un smog intense survenait. Ce ne sont évidemment pas des prédictions, mais bien des projections qui ont toujours un peu plus de probabilités de se produire réellement chaque année, explique Sasha Luccioni, l'une des trois principaux chercheurs du projet mené par Mila, l'Institut québécois d'intelligence artificielle basé à Montréal.
C'est fou, il y a eu des inondations en Australie, on n'en entend pas parler, il y a eu des incendies en Russie, on n'en entend pas parler, explique-t-elle à l'émission matinale Première Heure.
Ça nous affecte et ça va nous affecter de plus en plus. Mais au lieu des projections dans le futur, on fait des projections dans le présent. On permet aux gens de voyager à des endroits impactés, mais chez eux. On veut qu'ils imaginent l'inondation survenue en Australie, mais dans leur rue.
L’équipe du chercheur Yoshua Bengio s’appuie sur des algorithmes pour créer la visualisation de la catastrophe demandée. Les éléments sur la photo seront pris en considération.
S'il y a une grosse maison, des voitures, des arbres, l'eau va changer : il va y avoir des reflets dans l'eau, la quantité d'eau va changer. Ce n'est pas juste un filtre. Ça génère une inondation qui est contextuelle, souligne Mme Luccioni.