Des recommandations pour enrichir l’apprentissage du français chez les anglophones
Radio-Canada
Après la révision de la Loi sur les langues officielles, les commissaires Yvette Finn et John McLaughlin ont partagé mercredi un autre rapport d’envergure : celui sur l’amélioration de l’apprentissage et de l’accès au français et à l’anglais au Nouveau-Brunswick.
Au Nouveau-Brunswick, compte tenu des facteurs géographiques et ainsi de suite, il faut avoir un bon programme d'enseignement de la deuxième langue, déclare la juge Finn lors de la période de questions avec les journalistes.
Dans un document rassemblant 24 recommandations, une section importante est accordée à l’enseignement du français donné dans le secteur d’éducation anglophone. Selon les commissaires, une conclusion principale émane à la suite des consultations publiques : la province a besoin d’un programme d’études de français langue seconde rigoureux, authentique et engageant pour tous les élèves du secteur anglophone.
Selon des données récentes recueillies par le ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance du Nouveau-Brunswick, environ 20 % des élèves inscrits au programme d’immersion précoce en français le quittent avant la fin de leurs études secondaires.
Les commentaires reçus de la part de la collectivité soulignent le manque d’options de cours à l’école secondaire ou un encore, un désir d’étudier des matières comme les sciences ou les mathématiques en anglais.
Une autre statistique qui résonne : 60 % des élèves du secteur anglophone ne prennent pas part au programme d’immersion. Leurs compétences linguistiques sont donc extrêmement faibles, écrivent les commissaires.
Or, d’après eux, la pensée selon laquelle ce programme ne fonctionne pas est un mythe. Les évaluations du ministère, telles que présentées dans le rapport, indiquent que 90 % des élèves qui achèvent le programme atteignent un niveau intermédiaire en français. Autrement dit, ils sont capables de maintenir une conversation dans leur langue seconde.
Les commissaires recommandent notamment de bonifier le programme pour qu’il mette l’accent sur des expériences d’apprentissage linguistique enrichissantes, avec des possibilités pour les élèves d’exercer leur français dans des activités et des cadres authentiques.
La recommandation, qui comporte plusieurs facettes, doit toutefois être étudiée avec précaution, avise les commissaires. Ils concèdent que des changements brusques au programme d'immersion française sont à éviter, étant donné qu'il a subi d'importantes modifications dans les dix dernières années.