Des quotas provisoires pour les crevettiers
Radio-Canada
Contrairement à son habitude, Pêches et Océans lance la pêche à la crevette sans déterminer l’ensemble du total autorisé des captures (TAC) pour de la saison.
Le ministère des Pêches et des Océans du CanadaMPO fixe un quota intérimaire de 9000 tonnes, soit environ la moitié de ce qui avait été autorisé l’an dernier. Il s’agit d’une décision rarissime et exceptionnelle, selon Patrice Élément, représentant des pêcheurs à engins mobiles de la Gaspésie.
Les crevettiers de l’Association des capitaines propriétaires de la Gaspésie s’attendaient à cette décision en raison des inquiétudes manifestées par les scientifiques sur l'état de la ressource lors du comité consultatif, tenu cet hiver.
L’impression qu’on a, c’est que du côté de la gestion des pêches, on jongle avec la recommandation des sciences et celle du reste des intervenants. Suite à une rencontre qu’on a eue la semaine dernière sur un autre sujet, on nous avait dit à ce moment-là que c’était une possibilité, raconte le représentant des pêcheurs à engins mobiles de la Gaspésie.
Lors du dernier comité consultatif, les scientifiques du ministère avaient fait valoir que l’approche de précaution était devenue insuffisante pour protéger la ressource.
Le stock de crevettes est parmi les plus faibles observés depuis les 30 dernières années en raison notamment du réchauffement de l'eau, de la prédation par le sébaste et de la diminution de l'oxygène dans le Saint-Laurent.
Arguant que leur pêche pesait peu en regard de la prédation du sébaste, les crevettiers ont demandé, lors des discussions tenues à l'hiver, que l’approche de précaution soit maintenue, sauf dans la zone de Sept-Îles.
Patrice Élément, rappelle que les pêcheurs ont besoin de savoir rapidement ce qu'ils pourront pêcher cette année. On souhaite une décision et une clarification le plus rapidement possible. C’est important pour les pêcheurs et les transformateurs de savoir ce qu’on va avoir à pêcher et ce qu’on va avoir à transformer. Surtout dans le contexte de l'inflation et de l’augmentation du coût du diesel.
Les crevettiers de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent sont officiellement autorisés à partir en mer depuis vendredi dernier.