
Des primes aux patrons qui passent mal en contexte d’inflation
Radio-Canada
Au moment où les consommateurs ressentent la hausse des prix de façon brutale, plusieurs remettent en question les primes versées aux dirigeants de chaînes d’alimentation, comme Metro, ou d’autres entreprises du secteur du détail.
Dernier exemple en date, l’épicier Metro. Selon la circulaire de sollicitation de l’entreprise, les primes versées aux cinq principaux dirigeants ont atteint 3,7 millions de dollars en 2022, une hausse de 13,7 % sur un an.
Le patron du groupe, Eric La Flèche, a quant à lui touché un salaire de 5,4 millions de dollars en 2022, une augmentation de 6,8 %. Sa prime a été de 1,5 million, une progression de 15 %.
Pour le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MEDAC), cette hausse des primes versées en contexte inflationniste peut contribuer à augmenter le fossé entre les grands groupes comme Metro et les clients.
Les entreprises accordent beaucoup d’importance aux critères environnementaux, mais elles devraient aussi en accorder aux critères sociaux. Cela devrait être un élément de la politique de rémunération, affirme Willie Gagnon, directeur du MEDAC.
Ce dernier ne détaille pas les critères en question ou leur application mais, selon lui, les chaînes d’alimentation sont des entreprises de proximité, ont un lien affectif avec les consommateurs et devraient donc prendre en compte cette réalité lorsque vient le temps de verser des primes.
« On est d’avis qu’il s’agit d’une responsabilité de l’entreprise de s’assurer de ne pas être déconnectée de la société. »
L’organisation assure qu’elle aura des discussions avec Metro, qui détient aussi les bannières Jean Coutu et Super C, à l'assemblée des actionnaires du 24 janvier prochain.
On n’est pas contre le fait que les primes soient liées aux profits, mais d’où vient le profit? se demande M. Gagnon. Si l’augmentation vient d’une situation où ils ont profité de l’inflation pour augmenter encore plus leurs marges, ce n’est pas légitime.