
Des personnes adoptées d’origine asiatique célèbrent le Nouvel An chinois à Toronto
Radio-Canada
À l’occasion du Nouvel An lunaire, l’association canadienne des personnes adoptées d'origine asiatique a organisé dimanche un rassemblement dans le quartier chinois de Toronto afin de permettre aux invités de renouer avec leurs racines.
Nous avons grandi dans des communautés anglophones ou francophones [...] donc nous n'avons pas toujours l'occasion de célébrer les traditions et la culture de nos ancêtres, explique la présidente de l’association, Leah Kim Brighton.
Pour certains ici, c'est la première fois qu’ils célèbrent le Nouvel An chinois de toute leur vie, ajoute l'instigatrice de l'événement qui avait organisé les festivités dans un restaurant dim sum.
Parmi les invités, Anne-Julie Robitaille, une francophone originaire de Chine adoptée par une famille canadienne, confie que c’est la première fois qu’elle célèbre le Nouvel An chinois avec un groupe de cette manière. Avant, je célébrais avec ma famille et c’était quelque chose d’informel, indique la jeune femme.
Selon elle, cet événement est essentiel parce qu'il crée un sentiment de communauté qu'elle ne retrouve nulle part ailleurs. C’est important aussi pour consolider l'identité qu’on a en tant qu'adopté. On a très peu d'occasions de se retrouver entre nous et je pense que c'est important parce qu'on peut se créer un espace de sécurité où on peut échanger librement sur des sujets comme l'adoption.
Anne-Julie raconte qu’elle a toujours voulu apprendre la langue de son pays d’origine. J’avais six ou sept ans et je disais à mes parents que je voulais apprendre le mandarin, j'ai pris quelques cours quand j’étais jeune, puis j'ai arrêté et j’ai repris à l'université, dit-elle en ajoutant qu’elle est toujours intéressée par l’histoire, la culture, la musique chinoise, la nourriture chinoise.
« Même si je n'ai pas grandi dans la culture chinoise, ça a toujours fait partie de ma vie d’une certaine façon. »
Anne-Julie Robitaille ajoute que la communauté asiatique est une grosse communauté fragmentée par plusieurs petites communautés, et le fait de pouvoir se retrouver ensemble et de partager quelque chose qu'on a en commun c'est vraiment ce qui est extraordinaire, dit-elle avec enthousiasme.
À ses côtés, assise à la table du restaurant, Veronica Becker-Pépin avoue qu’elle ne connaît aucune autre personne adoptée à l’extérieur de cet événement. La jeune femme originaire de Chine a elle-même été adoptée par une famille canadienne. Personne ne me comprend, personne ne comprend mon expérience, même ma famille, confie-t-elle. Donc ce groupe me donne un sens d'acceptation, poursuit la jeune femme qui vit à Kingston.
