Des personnalités noires oubliées de l’histoire montréalaise
Métro
Les noms des rues, places et parcs montréalais honorent des grandes figures qui ont marqué l’histoire, notamment sur les plans politique, scientifique ou encore culturel. Or, certaines personnalités issues de la communauté noire montréalaise qui ont eu un impact sur leur époque respective ont fait leur apparition tardivement dans la toponymie de la métropole ou n’y apparaissent tout simplement pas du tout. Métro revient sur ces grands oubliés de l’histoire.
Considéré comme l’un des plus grands dessinateurs industriels et inventeurs de son époque, Lewis Howard Latimer fait partie de la catégorie des personnalités historiques de la communauté noire dont le nom ne figure pas encore dans l’espace urbain de la métropole.
Ayant travaillé aux côtés de Thomas Edison, Lewis Howard Latimer a entre autres contribué à concevoir les premières ampoules électriques destinées à l’éclairage des villes. C’est même lui qui a proposé à Edison d’utiliser des fils de carbone afin d’améliorer leur utilisation, alors que l’inventeur américain utilisait des fils de bambou.
Fait historique peu connu, Lewis Howard Latimer a lui-même supervisé la mise en place de l’éclairage de Montréal. L’inventeur d’origine afro-américaine a même appris le français pour mieux coordonner les efforts de ses ouvriers.
«Sa contribution à Montréal est remarquable, mais ce qui est notable, c’est aussi son attitude. C’est un Américain qui est venu travailler ici et qui a compris que pour mener le projet de la meilleure des façons, il fallait qu’il parle la langue des ouvriers: le français», explique Édouard Staco, président du Sommet socio-économique pour le développement des jeunes des communautés noires.
Considéré comme une icône historique de l’activisme noir au Canada, Alexander Grant arrive des États-Unis en 1830. S’établissant dans le Vieux-Port, il rassemble des membres de la communauté noire en compagnie desquels il commence à envoyer des lettres aux journaux montréalais exprimant l’importance de l’abolition de l’esclavagisme.
Ses premières lettres sont aujourd’hui vues comme étant l’un des premiers gestes de protestation et de revendication posés par la communauté noire au Canada.