Des patients cessent leur thérapie pour une dépendance faute d’assurance-emploi pour maladie
Radio-Canada
Les centres de traitement des dépendances peuvent maintenant recevoir plus d'un bénéficiaire par chambre. Si les listes d’attente diminuent, les patients attendent plus longtemps pour obtenir des prestations de maladie de l’assurance-emploi depuis quelques semaines. Résultat : des personnes souffrant de dépendances sont contraintes de quitter leur thérapie.
En août dernier, Thomas, un nom fictif que nous avons choisi afin de préserver sa vie privée, prend la décision de suivre une thérapie contre une dépendance à l’alcool.
Je perds mes emplois justement à cause de l'alcool. J'ai des dossiers criminels à cause de ça. Je veux continuer pareil, même si j'ai des problèmes, pour régler ce problème-là, pour éviter d'avoir d'autres problèmes, parce que l'alcool me pose des problèmes dans le fond, raconte-t-il.
Mais difficile pour lui de poursuivre sa thérapie dans la quiétude. Il attend une réponse de l’assurance-emploi depuis deux mois. La prestation doit lui permettre de payer la thérapie et les factures qui s’accumulent.
J'ai toujours un stress derrière moi. Ça m'amène à des troubles du sommeil. Je ne suis pas tout le temps en forme, mais je me reprends le soir, je fais mon possible. Mais j'aurais pu être plus concentré pareil, se désole-t-il, tracassé.
Sa situation n’est pas unique. Les dossiers complexes s’empilent sur le bureau des intervenants du Pavillon de l’Assuétude, à Saint-Guillaume.
L'inquiétude, c'est de voir des gens qui quittent la thérapie pour retourner sur du travail licite ou illicite, on le sait pas, pour subvenir aux besoins de leur famille et à leurs propres besoins de base. [Ils mettent] de côté les grands efforts qu'ils font depuis quelques semaines pour traiter leur dépendance, déplore France Bouffard, directrice générale du pavillon.