Des milliers de matelas dans les sites d’enfouissement alors qu’ils sont recyclables
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La forte majorité des écocentres ne récupèrent pas les matelas au Québec, selon un sondage de RECYC-QUÉBEC. Plusieurs obstacles persistent relativement au recyclage de ce volumineux rebut, qui finit bien souvent dans les sites d’enfouissements et qui prend une centaine d’années à se biodégrader.
Le bilan de 2018 de la gestion des matières résiduelles réalisé par RECYC-QUÉBEC révèle que sur 230 écocentres répondants à travers la province, 54 font la récupération des matelas, ce qui équivaut approximativement à 964 tonnes par année.
Des entreprises québécoises spécialisées dans le recyclage de matelas assurent que 95% des matériaux sont recyclables. Les composantes les plus communes des matelas sont l’acier, la mousse de polyuréthane ou de polyéther, le polyester, le bois, le feutre, le latex et le coton.
Toutefois, on souligne dans une étude produite en 2017 par le Centre d’excellence en valorisation des matières résiduelles (CEVMR) de l’Université de Sherbrooke que la proportion de matériaux recyclés serait plutôt d’environ 70%. Cela serait dû aux pertes de matériaux durant le désassemblage et le déchiquetage. Ces pertes peuvent être plus faibles si une technologie plus efficace est utilisée.
Le site d’enfouissement de Terrebonne, qui dessert notamment la Ville de Montréal, arrivera à sa pleine capacité en 2029. Les matelas sont des matériaux encombrants qui pourraient être revalorisés, ce qui sauverait beaucoup d’espace dans les sites d’enfouissement. De plus, le transport pour acheminer des déchets vers ces sites est coûteux, ce qui a un impact fiscal pour les citoyens.
Le Conseil régional de l’environnement de Montréal estimait en 2015 que le coût d’enfouissement de la matière dans les lieux d’enfouissement était d’environ 85$ par tonne. Entre 150 000 et 200 000 matelas usagés sont générés annuellement au Québec. À Montréal, cela représente plus de 32 000 matelas pour un total de 640 tonnes. Ainsi, pour acheminer les matelas seulement, cela coûte plus de 50 000$ à la Ville annuellement.
Toutefois, les municipalités qui veulent offrir aux citoyens un système de collecte de matériaux non couvert par le règlement provincial sur la récupération et la valorisation des matières résiduelles doivent en assumer les coûts. Dans la ville de Granby, par exemple, une taxe spéciale pour déployer un service de récupération des matelas et autres encombrants est imposée aux citoyens. Le montant de cette taxe s’élevait à 45$ en 2016.