
Des milliards de documents archivés grâce à l’ADN
Radio-Canada
Aujourd'hui, tout est documenté. Écrits ou vidéos, des dizaines de milliards de documents sont produits chaque jour. Un océan d’informations difficile à gérer.
« On stocke environ 30 % de l'information générée. D'ici 10 ans, ce sera 3 %. Avec l'explosion de l'intelligence artificielle et l’abondance des objets connectés, on a besoin de stocker de plus en plus de données, mais nos supports actuels ne pourront plus le faire. »
Aujourd’hui, l’information est emmagasinée sur des supports numériques, mais ces derniers posent de nombreux défis. Ils sont fragiles, encombrants, énergivores, et leur empreinte environnementale est peu reluisante.
Le nouveau support sur lequel travaille le biologiste moléculaire n’est pas si nouveau. En fait, il existe depuis... 4 milliards d’années. Ce support, c’est l’ADN.
La molécule qui porte les instructions génétiques de la vie, Stéphane Lemaire s’en inspire pour créer un outil d'archivage.
L’ADN est une forme de stockage ultradense, des millions de fois plus dense que les supports numériques actuels. Par exemple, l'intégralité des données numériques du monde entier, de tous les disques durs, de tous les datacenters pourrait tenir dans 100 grammes d'ADN, c'est-à-dire l'équivalent du volume d'une tablette de chocolat, explique Stéphane Lemaire.
Grâce à l’informatique, aujourd’hui, on numérise les données sous la forme de 0 et de 1. Pour transposer un document sur l’ADN, on utilise la même série de chiffres qu’il suffit de convertir en lettres.
Ici, on utilise l’alphabet des généticiens, les lettres A, C, T et G. Un robot produit chimiquement une paire de lettres à la fois. On crée de petits fragments qu’on assemble ensuite pour former une longue molécule d’ADN synthétique.
Cette molécule est hyperstable, exactement comme un polymère, dit le biologiste Lemaire. Elle est ultrarésistante et ne présente aucun risque de cassure.
