Des militaires au centre de vaccination : les « jokers » du système de santé
Radio-Canada
Depuis le début de janvier, des soldats réservistes de l’armée canadienne travaillent dans plusieurs sites de vaccination au Québec. Ils ont quitté leurs études ou leur emploi au civil, sur une base volontaire, pour « prêter main-forte », une expression souvent entendue depuis deux ans de pandémie.
Ils permettent aux infirmières ou aux médecins de se concentrer sur leurs fonctions. Leur présence est fort appréciée pour soulager le personnel, même si elle signifie, aussi, que notre système de santé souffre en ce moment d’un terrible manque de ressources.
Ils ne font pas de piqûres, mais ils contribuent à maintenir la cadence. Leurs tâches sont logistiques et administratives, très répétitives, comme c'est souvent le cas dans un centre de vaccination. Il faut entrer 20 fois, 30 fois par heure le même type d’information dans la base de données de Clic Santé, poser les mêmes questions. Il faut désinfecter 20 fois la même chaise. Tendre un nouveau masque à l’entrée, dire c’est par ici, suivez cette ligne-là.
Mais pour eux, c’est une mission comme une autre, même s’il n’y a pas de chars blindés à conduire, de sacs de sable à soulever ou d’enfants à sortir d’une maison inondée.
Ils ont déjà retroussé leurs manches pour le déluge du Saguenay de 1996, la crise du verglas de 1998, les inondations de 2017 et de 2019, la crise dans les Centre d'hébergement et de soins de longue duréeCHSLD de 2020, au début de la pandémie... Ils rappellent que c’est leur mandat premier : protéger la population civile canadienne.
Portrait de quelques-uns d’entre eux, rencontrés dans un centre de vaccination de Trois-Rivières.
C’est sa toute première opération sur le terrain. En tenue de camouflage kaki, avec un petit drapeau canadien sur le bras, Ève Gauvreau est une nouvelle réserviste de la division blindée de Trois-Rivières.
Cavalier, c’est son grade, qui n’a d’ailleurs rien à voir avec un cheval. Elle conduit plutôt des véhicules blindés lors de ses entraînements. Originaire de Joliette, elle est présentement en sabbatique d'une technique policière qu'elle réalise à Trois-Rivières. Quand les Forces armées canadiennes ont cherché des volontaires pour aider les équipes de vaccination, elle a levé la main : Tout de suite, j’ai donné mon nom. J’espérais être choisie.
Tout le monde y donne du cœur et travaille vraiment fort, insiste-t-elle. Je trouvais ça poche un peu de ne pas pouvoir participer. De pouvoir enfin aider, je suis contente.
