Des manifestants entament un sit-in devant la plus haute instance judiciaire d’Irak
Radio-Canada
Et maintenant... le judiciaire : quelques centaines de partisans du leader chiite irakien Moqtada Sadr ont entamé mardi un sit-in devant le Conseil suprême de la magistrature à Bagdad pour accentuer la pression sur leurs adversaires, en plein bras de fer sur l'avenir de l'Irak.
L'Irak, riche en hydrocarbures, mais accablé par une grave crise économique et sociale, est dans une impasse totale depuis les législatives d'octobre 2021.
Depuis fin juillet, la tension est montée d'un cran entre les deux blocs du chiisme politique : le Courant de Moqtada Sadr qui réclame la dissolution du Parlement et des législatives anticipées et ses adversaires du Cadre de coordination, alliance regroupant des factions chiites pro-Iran, pressés de former un gouvernement.
Les deux blocs enchaînent joutes verbales et surenchères, sans toutefois laisser la situation basculer dans la violence.
Trublion de la vie politique, M. Sadr a démontré sa capacité à mobiliser. Depuis plus de trois semaines ses partisans campent autour du Parlement, dans la Zone Verte.
En réaction, le Cadre de coordination a monté son propre sit-in aux abords de ce quartier ultra-sécurisé qui abrite institutions gouvernementales et ambassades.
Mardi, les sadristes ont surenchéri en s'installant devant le Conseil suprême de la magistrature, bloquant l'entrée à la plus haute instance judiciaire de l'Irak où siège notamment la Cour suprême fédérale.
Le premier ministre, Moustafa Al-Kazimi, a décidé dans la foulée d'écourter une visite en Égypte, où il devait participer à un sommet avec quatre autres dirigeants arabes, et de rentrer à Bagdad pour suivre la situation. Il a appelé au calme et au dialogue, selon un communiqué de ses services.
Le sit-in devant le Conseil suprême est tout un symbole : début août, Moqtada Sadr avait sommé la justice irakienne de dissoudre le Parlement. En vain. Les juges s'étaient déclarés incompétents.