Des infirmières formées ailleurs et vivant au pays se sentent oubliées par les provinces
Radio-Canada
Un peu partout au Canada, des infirmières formées à l'étranger se demandent pourquoi le Manitoba et les autres provinces ne font pas appel à leurs services pour faire face à la pénurie de personnel de santé, alors qu'elles vivent déjà au pays.
C'est le cas de Nikka Reyes. Quand elle s'est installée à Winnipeg, en 2015, cette Philippine espérait un avenir prometteur en travaillant comme infirmière autorisée en hémodialyse.
Huit ans plus tard, elle est devenue citoyenne canadienne, mais la jeune femme de 34 ans vit et travaille au Tennessee, aux États-Unis, parce qu’elle n’a pas pu obtenir d’accréditation au Manitoba.
Elle se demande pourquoi les gouvernements provinciaux font des voyages de recrutement aux Philippines au lieu d’utiliser ces ressources pour aider les infirmières formées à l’étranger qui sont déjà au Canada.
Pourquoi gaspillons-nous leurs compétences et leurs capacités, surtout si les besoins sont immédiats? demande-t-elle.
Une délégation du Manitoba se trouve en ce moment aux Philippines, pour attirer des infirmières et du personnel soignant dans la province.
Dans une entrevue accordée avant le départ de la délégation, le ministre du Travail et de l’Immigration du Manitoba, Jon Reyes, a indiqué qu’il espérait qu’un protocole d’entente renouvelé avec le gouvernement philippin permettrait d’assurer le bien-être des Manitobains qui bénéficient de ces services, mais aussi le bien-être de ces Philippins lorsqu’ils viennent ici.
Une fonctionnaire du ministère de la Santé des Philippines, Maria Rosario Vergeire, est préoccupée par l’exode du personnel soignant. Lors d’un point de presse l’automne dernier, elle a mentionné que le pays connaissait une pénurie de 106 000 infirmières dans les établissements et hôpitaux publics et privés.
L’une des raisons de cette pénurie est la migration. Selon elle, les infirmières cherchent à travailler à l’étranger pour obtenir un meilleur salaire et de meilleures conditions de travail.