Des exercices militaires de la marine russe soulèvent l’ire de l’Irlande
Radio-Canada
La Russie assure qu'elle va déplacer les exercices militaires de sa marine au large des côtes de l'Irlande à la suite de plaintes de Dublin. Cet incident survient dans un contexte sous haute tension alors que les alliés de l'OTAN craignent que Moscou prépare une invasion de l'Ukraine.
Ces exercices navals doivent se dérouler du 3 au 8 février à 240 kilomètres au large des côtes du sud-ouest de l'Irlande.
Cet endroit se trouve en eaux internationales, mais à l'intérieur de la zone économique exclusive de l'Irlande. Si elle ne fait pas partie de l'OTAN, l'Irlande est tout de même membre de l'Union européenne (UE).
Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, s'est objecté cette semaine à la tenue de ces jeux de guerre, déclarant : Ce n'est pas le moment d'augmenter les activités militaires et la tension compte tenu de ce qui se passe en Ukraine. Le fait qu'ils choisissent de faire ça du côté ouest de l'UE, au large des côtes de l'Irlande, n'est pas acceptable à nos yeux, a-t-il dénoncé.
L'ambassade de Russie en Irlande a publié un message sur Facebook, samedi, dans lequel l'ambassadeur Youri Filatov annonce que les exercices seront déplacés à l'extérieur de la zone économique irlandaise dans l'objectif de ne pas nuire aux activités de pêcheries.
Cette décision constitue une rare concession dans le contexte des tensions croissantes entourant le déploiement par la Russie d'un nombre estimé de 100 000 soldats près de la frontière avec l'Ukraine.
Moscou exige que l'OTAN promette de ne jamais admettre l'Ukraine dans ses rangs, de cesser d'acheminer des armes du côté ukrainien de la frontière et de retirer ses troupes d'Europe de l'Est.
Les États-Unis et l'OTAN ont formellement rejeté toutes ces demandes de la Russie cette semaine, toutefois Washington a énuméré certains enjeux où des négociations sont possibles, laissant croire qu'une sortie de crise est possible permettant d'éviter une guerre.
Le président russe Vladimir Poutine n'a pas réagi publiquement à la réponse des alliés occidentaux. Son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, croit quant à lui que cela laisse peu de chances d'en arriver à une entente, mais il réitère que la Russie ne veut pas déclencher de conflit armé.