
Des boîtes noires maintenant dans les véhicules neufs en Europe
Le Journal de Montréal
Les véhicules d’aujourd’hui sont source d’une quantité astronomique de données et celles-ci peuvent servir à toutes sortes d’usage, notamment en matière de sécurité.
Une mesure adoptée par le Parlement européen et entrée en vigueur lundi force les constructeurs automobiles à équiper tous leurs véhicules neufs d’un système d’enregistrement de données – autrement dit une boîte noire, comme ce qu’on retrouve dans les avions.
Ainsi, les 30 secondes précédant un accident ou un accrochage seront mémorisées, incluant la vitesse, l'accélération ou le freinage, le port de la ceinture de sécurité, la force de la collision, le régime du moteur et les coordonnées GPS.
L’objectif est d’abord d’aider les autorités à éclaircir les circonstances réelles d’un accident et à déterminer la responsabilité des conducteurs impliqués, ce qui permettra ensuite – en théorie – d'accélérer le processus de sanction des fautifs et l'indemnisation des victimes.
De façon plus globale, la mesure vise à contrer le fléau des distractions au volant et de la conduite avec facultés affaiblies, notamment.
Bien sûr, diverses critiques se sont entendre à l’égard des boîtes noires dans les autos. Certains donnent l’exemple du transport aérien, où l’interprétation parfois divergente des données par les experts se traduit par de longues batailles juridiques et techniques. Il y a aussi les défenseurs du droit à la vie privée, qui dénoncent un cas flagrant de « Big Brother » surveillant les moindres faits et gestes des automobilistes.
D’ailleurs, ce n’est pas clair si les enregistrements de bord s'effacent automatiquement au fur et à mesure ou si une mémoire tampon se crée pour de possibles consultations futures. Et qu’est-ce qui garantit que les données seront seulement analysées en cas d'accident?
