Des autobus de Laval à Montréal, et vice-versa?
Radio-Canada
Désargentée, l'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) songe à « mutualiser » certains des services offerts par ses opérateurs dans l'espoir de prouver à Québec qu'elle est capable de diminuer ses coûts.
Le directeur général de l'organisme, Benoît Gendron, a confirmé jeudi en entrevue à l'émission Tout un matin avoir déjà présenté sa feuille de route aux dirigeants de la STM, de la STL, du RTL et d'exo, des réseaux qui, souligne-t-il, fonctionnent de façon isolée.
Ce qu'on veut regarder, c'est comment on peut mutualiser certains services qui passent sur les mêmes axes à l'intérieur du territoire et faire en sorte qu'on va améliorer la fréquence de passage des autobus pour la clientèle, explique-t-il.
Certains bus partant de la couronne nord pour se rendre au centre-ville pourraient par exemple s'arrêter en route pour embarquer des usagers à Laval, illustre M. Gendron. De la même façon, la STL pourrait également mettre sa flotte au service des Montréalais, et vice-versa.
« On dit qu'il y a peut-être moyen de mutualiser [les ressources des différents opérateurs] pour faire en sorte qu'on va offrir un meilleur service aux citoyens, et ce, à moindre coût. »
L'ARTM est aux prises avec d'importants problèmes financiers depuis le début de la pandémie de COVID-19, qui a fait fondre l'achalandage comme neige au soleil et propulsé la popularité du télétravail. Elle accumule depuis les déficits, effacés chaque année par le gouvernement Legault.
Cette fois, son manque à gagner est estimé à environ 500 millions de dollars pour 2023, montant qu'elle espère voir rayer des livres le 21 mars, au moment du dépôt du prochain budget du ministre des Finances, Eric Girard.
La réunion au cours de laquelle l'ARTM a présenté sa feuille de route aux principaux opérateurs de transport en commun de la grande région de Montréal a eu lieu mercredi, indique M. Gendron, confirmant du même souffle des informations révélées en premier lieu par La Presse.
L'exercice et les différents chantiers qui en découlent ont pour but d'améliorer la performance des systèmes, de relancer l'achalandage et de trouver du financement pour équilibrer les finances de l'organisme, résume-t-il en entrevue.