De Gaspé, la tentation de partir pour l’Ukraine face au sentiment d’impuissance
Radio-Canada
Onze jours après l’invasion russe en Ukraine d'où il est originaire, Oleksii Pivtorak, qui étudie au Cégep de Gaspé, est du plus en plus inquiet pour des proches restés en Ukraine. Il considère regagner son pays natal, comme l'ont fait deux de ses amis.
Le jeune homme de 20 ans dit vivre un drôle de sentiment d’impuissance, une sorte de culpabilité du survivant. Il éprouve le désir de retourner dans son pays pour participer d’une façon ou d’une autre à la défense de l’Ukraine.
Tu te sens mal du fait que tu es ici, protégé, pendant qu’il y a du monde qui vit le malheur. On dirait que ça te donne le goût de prendre des décisions spontanées. Samedi, deux bons amis ont quitté Montréal pour aller en Ukraine. Ça m'est passé par la tête aussi.
Il n’a pas encore pris de décision, mais confie ressentir une grande pression pour aller défendre son pays. Il compte en attendant suivre une formation en premiers soins et organiser des campagnes de financement destinées à amasser des dons pour les Ukrainiens.
« Ce n'est pas une situation facile d’être loin de ça. »
Oleksii Pivtorak prend des nouvelles de son pays comme il le peut, par les réseaux sociaux, par personne interposée, comme ses parents qui vivent à Montréal depuis 7 ans.
J’ai un grand-père qui vit dans une petite ville historique de l’Ukraine qui n’est pas bombardée. J’ai aussi des nièces, des cousins, des tantes à travers le pays au complet, raconte-t-il.
Le jeune homme dit craindre un assaut massif dans les prochains jours, qui pourrait inciter Vladimir Poutine au pire, dit-il, en notant que l’armée russe a déjà commencé à bombarder des cibles civiles qui sont pourtant protégées par la Convention de Genève.
Poutine a perdu tout le contrôle de l’Ukraine, selon l'étudiant. Il n’a plus vraiment de soutien dans le pays. Pour lui, la seule manière, dans sa tête, c’est de faire de faire un nettoyage du monde qui est contre lui, et instaurer son propre État.
