
Détresse psychologique : ces personnes qui sont au bout du fil
Radio-Canada
La détresse ne fait jamais relâche, pas même pendant la semaine de prévention du suicide.
Au Québec, le suicide est la 7e cause de décès la plus fréquente. Les besoins sont grands, c'est pour cette raison que la ligne 1-866-appelle est accessible 24 heures sur 24.
Florence Thibodeau est intervenante de crise au Centre de prévention du suicide Accalmie. Chaque fois qu'elle décroche le téléphone, elle fait face à un cas unique. Au bout de la ligne, il peut se trouver une mère endeuillée ou encore un jeune homme sur le point de mettre fin à ses jours. Autant il y a quelqu’un qui va m’appeler et c’est très passif et on va avoir une discussion. Autant je peux avoir quelqu’un qui est en crise au début, qui est plus dans les émotions.
Tout au long de l’appel, elle doit s’assurer de la sécurité de son interlocuteur. C’est d’installer ce qu’elle appelle un filet de sécurité.
Selon l'INSPQ, au Québec, 1 008 personnes se sont enlevé la vie en 2021. De ce nombre, 77 provenaient de la Mauricie et du Centre-du-Québec.
Catherine Durrer, coordonnatrice clinique pour l'Accalmie, a aussi contribué aux plus de 11 500 interventions téléphoniques de l'Accalmie l'an dernier. Elle explique que son interlocuteur soit âgé de 80 ou de 12 ans, les interventions se résument en l'art de saisir la moindre étincelle de vie qui surgit de la voix de ceux et celles qui téléphonent. Je vais souvent poser la question, pendant les 24, 48 heures, est-ce qu’il y a un moment où c’était moins pire? [...] On va beaucoup vers l’approche qui est orientée vers les solutions. L’amener à parler des petits moments d’exceptions qu’ils ont eus dans leur vie, dans les derniers jours.
L’intervenante a appris à décrocher de son travail au fil des années. Elle avoue que c’est très important de prendre soin de soi, de prendre des moments pour nous, de faire des choses qui font du bien. Elle tient à rassurer en disant que son travail est sans doute moins lourd à vivre que ce que les gens peuvent imaginer.
Pour les intervenantes, la gratification d’avoir aidé son prochain est énorme, c’est d’ailleurs ce qui fait en sorte qu’elles peuvent embrasser leur travail jour après jour.
Avec les informations de Charles-Antoine Boulanger
