
Déjeuner ensemble pour guérir les dépendances
Radio-Canada
Alors que la salle commence à se remplir, les organisateurs d'un déjeuner pour personnes souffrant de dépendances retiennent leur souffle.
C’est le premier événement du genre organisé à Espanola, une communauté de cinq mille habitants dans le Nord de l’Ontario. Les intervenants sociaux du centre de santé autochtone Noojmowin Teg, qui ont organisé cette rencontre, ne savent pas à quoi s’attendre.
Attirés par la promesse de nourriture et de belles rencontres en ce mercredi matin, les participants font rapidement salle comble.
Ils sont tous à différents stades de leur cheminement vers le rétablissement, mais ont un point en commun : tous ont vécu des épreuves extrêmement difficiles en raison de leur consommation de drogue ou d’alcool.
Alors que certains s’attaquent à leur assiette de patates, œufs et crêpes, trois femmes prennent la parole.
Connie Harper, une sexagénaire originaire du canton de Little Current, brise la glace.
« Ces histoires sont difficiles à raconter, mais je vais tout de même le faire, parce que quelqu’un l’a fait pour moi quand j’avais besoin de l’entendre et je veux rendre la pareille. »
Ensuite, c’est au tour de Tasha Tricco de la Première Nation Sheguiandah. C’est la première fois que je partage mon expérience de lutte contre le fentanyl en public, commence-t-elle, visiblement émotionnelle.
Finalement, Sue Ellen prend le micro. Je suis allée en désintoxication neuf fois. J’ai vécu dans la rue pendant un certain temps. Et je suis ici pour vous dire que si je réussis à m’en sortir, vous le pouvez aussi, lance celle qui habite le Grand Sudbury.
