Cyberattaque : Terre-Neuve-et-Labrador peut-elle tirer des leçons de l’Irlande?
Radio-Canada
Des experts en sécurité et un ministre, en Irlande, implorent le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador de ne pas payer de rançon aux cybercriminels.
Alors que cette province tente de se remettre d’une cyberattaque qui immobilise depuis samedi de nombreux services de santé, les Irlandais préviennent que le processus nécessaire pour retrouver les services à Terre-Neuve-et-Labrador pourrait s’étaler sur des mois et coûter des millions de dollars.
Ossian Smyth, ministre des Services numériques de l’Irlande, raconte que le 14 mai dernier, le système national de santé a été paralysé par un rançongiciel, une cyberattaque où les systèmes sont bloqués et les pirates demandent une rançon. Le député vert affirme que dès le début, son gouvernement a dit haut et fort qu’il ne négocierait pas avec des cybercriminels.
Notre premier ministre a dit très clairement qu’on ne paierait pas de rançon et qu’on ne négocierait jamais avec les gens qui avaient attaqué nos systèmes, raconte-t-il.
On ne voulait pas créer de précédent pour dire aux cybercriminels que nous sommes un pays qui paie des rançons. On voulait également éviter que cela arrive dans d’autres pays.
Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador fait face à une situation tristement similaire.
Comme en Irlande, la panne informatique qui immobilise les hôpitaux serait causée par un rançongiciel, selon les sources de CBCCanadian Broadcasting Corporation. Mais le ministre de la Santé de Terre-Neuve-et-Labrador, John Haggie, refuse de préciser la politique du gouvernement sur les rançons et les négociations avec les cybercriminels, en expliquant qu’il suit les conseils des experts engagés pour diagnostiquer et régler les problèmes.
Nous avons embauché des experts, nous avons informé les autorités et nous suivons leurs conseils, a répondu John Haggie, mercredi, pendant une mise à jour sur la panne.
Simon Woodworth, professeur en cybersécurité à l’University College Cork, dit comprendre pourquoi le gouvernement voudrait être circonspect alors qu’il détermine la gravité de la situation.