Crimes à caractère sexuel : la LHJMQ veut améliorer son processus de dénonciation
Radio-Canada
La Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) jettera jeudi les bases d’un programme de formation des joueurs pour mieux prévenir les crimes à caractère sexuel. Le circuit junior veut aussi améliorer son processus de dénonciation. Car il arrive que de présumées victimes s’adressent directement à la LHJMQ plutôt qu’à la police.
Quinze mois après l’arrestation de deux joueurs des Tigres de Victoriaville pour une agression sexuelle alléguée, le sujet des violences sexuelles demeure sensible dans les bureaux du circuit Courteau.
Je ne vous cacherai pas que j’ai parfois eu des parents ou des jeunes filles qui ont communiqué avec moi pour partager certaines situations en restant anonyme, admet la directrice des services aux joueurs de la LHJMQ, Natacha Llorens, dans le cadre d’une longue entrevue accordée à Radio-Canada.
En poste depuis 13 ans, cette ex-criminologue de la Gendarmerie royale du Canada assure avoir toujours pris ces dénonciations au sérieux.
Combien visaient de possibles crimes à caractère sexuel commis par des joueurs? Très peu et la plupart ne nous donnaient pas assez d’informations pour faire une enquête interne, soutient-elle. Notamment parce que le témoignage provenait d’une tierce personne.
À trois reprises depuis 2014, de présumées victimes ont contacté directement la LHJMQ, mais ces dernières ne voulaient pas identifier leur agresseur, assure Mme Llorens
Je leur ai toujours conseillé de porter plainte à la police si elles considéraient avoir été victimes d’une inconduite sexuelle et donné des ressources à contacter.
La directrice des services aux joueurs admet que ces dénonciations qui ne se rendent pas aux oreilles des forces de l’ordre et qui concernent des événements survenus loin de l’aréna placent la LHJMQ dans une situation délicate. Elle explique ne pas pouvoir en faire beaucoup plus, bien qu’un plan de gestion de crise impliquant l’embauche d’enquêteurs spécialisés existe dans le circuit Courteau.
Le pourquoi il n’y a pas eu d’enquêtes internes déclenchées dans ces cas-là, c’est qu’on avait pas suffisamment d’informations pour le faire. Les victimes nous donnaient volontairement peu d’informations pour ne pas pouvoir être identifiées.