COVID-19 : Les Albertains pourront suivre la présence du virus dans leurs eaux usées
Radio-Canada
Les Albertains auront bientôt accès à un site Internet leur permettant de suivre la présence de l'ARN du SRAS-CoV-2 dans leurs eaux usées. Les chercheurs ont noté qu'une augmentation du taux d'ARN du virus dans les eaux usées d'une communauté y annonce généralement une augmentation du nombre d'infections.
Pour l’instant, les données du programme Waterwaste provenant de 15 sites correspondant à 75 % de la population albertaine seront publiées, a affirmé la Dre Deena Hinshaw, médecin-hygiéniste en chef de la province, en conférence de presse. Nous travaillons à mettre en ligne [les données provenant] d'autres sites dans les prochaines semaines.
Cette approche nous permet de surveiller la prévalence de la COVID-19 dans une zone donnée, fonctionnant comme un système d'alerte précoce, explique-t-elle. Elle ne dépend pas de la décision des individus de se faire dépister et complète donc nos données de dépistage.
Michael Parkins, professeur adjoint au département de médecine de l’Université de Calgary, soutient qu’il s’agit d’une technologie complète et inclusive. Même si une personne est asymptomatique et ne sait pas qu'elle est infectée, elle contribue au taux de SRAS-CoV-2 dans les eaux usées. Ceci permet donc aux chercheurs et autorités sanitaires d'avoir un autre aperçu de la situation.
Vu les données actuelles, M. Parkins explique qu'il est trop tôt pour affirmer qu'une nouvelle vague s'amorce dans la province, et ce, malgré une petite augmentation des cas d'infection. M. Parkins souligne qu'il faut attendre la mise à jour des traceurs ce mercredi, pour avoir une meilleure indication.
Le professeur note cependant que, par rapport aux vagues précédentes, nous sommes encore à un niveau très bas de virus dans les eaux usées en ce moment. Il est donc optimiste pour une stabilisation du nombre de cas d'infection.
En plus d’être non invasive et précise, cette méthode permet de regrouper les données et de les rendre accessibles au public tout en offrant des informations indépendantes des agences gouvernementales, note Michael Parkins.
Ce dernier explique qu’ils prennent des échantillons composites collectés sur 24 heures dans différentes municipalités, les lavent, les concentrent et font des tests moléculaires basés sur l’ARN pour établir si le virus est présent dans l'eau.
Il affirme que depuis le début de la surveillance, il y a 18 mois, chaque fois que nous voyons une période prolongée où la COVID est dans l’eau, les cas cliniques suivent de près.