Couvre-feu: les oppositions crient au scandale
Métro
En réaction aux révélations de Radio-Canada sur le manque d’études scientifiques justifiant la mise en place d’un couvre-feu dans la province, les différents partis d’opposition à Québec fustigent le gouvernement de François Legault pour son manque de transparence dans la gestion de la cinquième vague.
Quelques heures avant l’annonce de l’imposition d’un deuxième couvre-feu au Québec, le 30 décembre 2021, l’ex-directeur national de santé publique, Horacio Arruda, était encore à la recherche d’études pour justifier cette décision.
En effet, selon des échanges entre la santé publique et l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), Horacio Arruda tentait encore d’obtenir des études et un portrait de ce qui s’était fait ailleurs afin de bâtir un argumentaire serré, et ce, six heures avant la conférence de presse du 30 décembre 2021.
«Horacio souhaite que vous et vos équipes (!) lui fournissiez un argumentaire en lien avec le couvre-feu en prévision des questions des journalistes en conférence de presse de 17h ce soir», demandait-on.
Moins de trois heures avant l’annonce, on lui a répondu que c’était impossible. Pourtant, à la fin janvier, le bureau du premier ministre avait affirmé à Radio-Canada que le couvre-feu était une recommandation de la santé publique et que le premier ministre François Legault l’avait imposé à contrecœur.
Les oppositions à l’Assemblée nationale, qui demandent depuis des semaines que le gouvernement dévoile les avis scientifiques liés au couvre-feu, ont réagi mercredi matin.
La cheffe du Parti libéral, Dominique Anglade, a qualifié de «scandaleuses» les révélations de Radio-Canada. Selon elle, c’est une «instrumentalisation de la santé publique». Au téléphone avec Métro, son directeur des communications, Jeremy Ghio, mentionne aussi qu’il n’y a «plus aucune justification» pour garder l’état urgence au Québec.