Coronavirus : un nouveau virus créé en laboratoire sème l’émoi
Radio-Canada
Un virus qui combine des caractéristiques du SRAS-CoV-2 originel et du variant Omicron suscite une certaine consternation au sein de la communauté scientifique.
L'Université de Boston, où les travaux ont été menés, semble avoir été prise de court par la controverse. Dans un communiqué mis en ligne plus tôt cette semaine, elle assure qu'aucune règle, éthique ou autre, n'a été enfreinte, et elle nie que le nouveau virus ait causé la mort de 80 % des souris à qui il a été administré, comme l'ont rapporté plusieurs médias.
Les chercheurs ont créé une version hybride du coronavirus en laboratoire en ajoutant la protéine de spicule du variant Omicron (dont on sait qu'elle est très efficace pour infecter les cellules humaines) à la souche Wuhan du coronavirus.
Dans des souris K18-hACE2, alors qu'Omicron cause une infection modérée et non mortelle, le virus (muni de la protéine de spicule d'Omicron) cause une maladie grave dont le taux de mortalité est de 80 %, écrivent les scientifiques américains dans une étude qui n'a pas encore été révisée par leurs pairs.
Le virus hybride aurait notamment causé une infection plus sévère dans les poumons des souris que le variant Omicron.
L'Université de Boston affirme toutefois que les conclusions des travaux ont été mal interprétées. Elle précise ainsi qu'il s'agissait de souris qui avaient été génétiquement modifiées pour être plus vulnérables au coronavirus, et qu'entre 80 % et 100 % de celles qui ont été exposées à la souche originelle du virus (et non au virus hybride) sont mortes.
La souche Omicron n'aurait causé qu'une maladie modérée chez les animaux, qui auraient tous survécu à l'infection.
L'Université assure également que les travaux des chercheurs n'ont pas rendu le virus plus dangereux, mais bien l'inverse.
Les travaux ont été menés aux laboratoires nationaux des maladies infectieuses émergentes de l'Université de Boston, des installations de niveau 4 conçues pour qu'on puisse y étudier en sécurité des virus aussi dangereux que celui d'Ebola.