COP26 : le Royaume-Uni appelle au « compromis » pour éviter l’échec
Radio-Canada
« Le monde nous regarde », a rappelé la présidence britannique, à la veille de la fin officielle de la cruciale conférence sur le climat de Glasgow, exhortant au « compromis » pour éviter l'échec, pendant que les scientifiques réclament, eux, des actes forts et immédiats.
La première version de la décision finale publiée mercredi ne fait pas l'unanimité, loin de là, et les négociateurs des quelque 200 pays réunis à Glasgow depuis le 31 octobre ont encore du pain sur la planche jusqu'à vendredi 18 h, fin théorique de la réunion qui a toutes les chances de se prolonger au-delà.
Il y a encore beaucoup de travail à faire, a reconnu le président de la COP26 Alok Sharma jeudi. Je suis inquiet du nombre de problèmes qui persistent sur les questions de financement à la veille de la fin prévue, a-t-il ajouté, appelant à la fois à l'ambition et aux compromis.
Comme je l'ai dit hier, le monde nous regarde et voudrait nous voir travailler ensemble et parvenir à un consensus. Et nous ne pouvons pas le laisser tomber.
Malgré les nouveaux engagements à l'échéance 2030 annoncés juste avant et depuis le début de la COP, le monde se dirige toujours vers un réchauffement catastrophique de +2,7 °C, selon l'ONU. Loin des objectifs de l'accord de Paris de limiter la hausse de la température bien en deçà de +2 °C par rapport à l'ère préindustrielle, et si possible à +1,5 °C.
C'est d'ailleurs ce constat alarmant qu'ont voulu souligner plus de 200 climatologues jeudi dans une lettre ouverte dans laquelle ils se demandent en substance si les mises en garde limpides de la science ont bien été entendues.
La COP26 est un moment historique pour le destin du climat, des sociétés et des écosystèmes, ont-ils souligné, réclamant des actions immédiates, fortes, rapides, durables et à grande échelle pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat de l'ONU (GIEC), en août, alertait en particulier contre le risque d'atteindre le seuil de +1,5 °C autour de 2030, soit 10 ans plus tôt qu'estimé précédemment. Une perspective sombre alors que chaque dixième de degré en plus apporte son lot de catastrophes supplémentaires.
Le premier projet de déclaration finale de la COP26 mis sur la table par les Britanniques insiste bien sur la nécessité de renforcer l'ambition pour respecter l'accord de Paris et demande aux pays qui ne l'ont pas fait de soumettre de nouveaux engagements renforcés en 2022.