
Contrer la violence par la compassion : au coeur du métro de Philadelphie
Radio-Canada
Attaques violentes, meurtres, consommation de drogue, la violence dans les transports en commun prend de plus en plus d'ampleur en Amérique du Nord. Si certaines villes optent pour une approche plus musclée, Philadelphie, Ville de l'amour fraternel, a choisi un modèle basé sur la compassion. Une stratégie qui inspire déjà d'autres métropoles comme Toronto.
Accroupie sur le trottoir, Sarah Colton informe deux jeunes femmes installées à l’entrée de la station de métro Allegheny, à Philadelphie, de la tenue d’une soirée pour dames dans un centre d’aide pour sans-abri.
Autour, des dizaines de personnes circulent, des seringues à la main. Certains consomment en pleine rue. D’autres errent le corps courbé vers l'avant, à demi conscients, devant l’entrée de la station. Des seringues usagées jonchent le pavé.
Chérie, quand tu le pourras, pourrais-tu te déplacer de l’autre côté de la ligne rouge pour ne plus être sur la propriété de la SEPTA? Je ne voudrais pas que la police vienne vous chasser, demande gentiment Sarah Colton à une autre jeune femme assise sur le trottoir.
Au-dessus d’elles, le métro roule sur les rails du métro surélevé qui recouvre, sur des kilomètres, l’avenue principale du quartier.
Nous sommes dans le quartier de Kensington, un des endroits les plus pauvres de Philadelphie et reconnu comme l’un des plus importants marchés de drogue à ciel ouvert des États-Unis.
Sarah Colton, une petite blonde enjouée à la voix nasillarde, fait partie des travailleurs sociaux embauchés par l’agence de transport régionale, Southeastern Pennsylvania Transportation Authority (SEPTA), pour éloigner les sans-abri et les consommateurs de drogue du métro de Philadelphie.
Elle passe ses journées dans les wagons du métro et aux alentours des stations pour venir en aide aux populations vulnérables et les diriger vers des ressources comme des refuges et des centres de désintoxication.
Cela peut être aussi simple que de les envoyer à un endroit où ils pourront trouver à manger, explique Sarah Colton. Parfois, elle les accompagne même personnellement jusque dans les centres d’aide.
