Contre vents et marées, Boris Johnson entend s’accrocher au pouvoir
Radio-Canada
De nouveau en lutte pour sa survie politique, après la démission de plusieurs ministres ébranlés par le plus récent scandale à secouer son gouvernement, le premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré sans détour mercredi qu'il entend rester au pouvoir.
Le travail d'un premier ministre dans des circonstances difficiles, quand un mandat colossal lui a été confié, est de continuer, et c'est ce que je vais faire, a-t-il lancé lors d'une période de questions à la Chambre des communes.
Soulignant la fragilité de l'économique britannique et la guerre en Ukraine, le chef du gouvernement conservateur a également plaidé que c'est exactement le moment dans lequel on attend d'un gouvernement qu'il continue son travail, qu'il n'abandonne pas (...) et qu'il se concentre sur ce qui compte pour les citoyens de ce pays.
Le chef de l'opposition travailliste, Keir Starmer, a fustigé un spectacle pathétique et s'est attaqué à son équipe, qu'il a assimilée à une liste de catégorie Z de chiens obéissants. Le leader du Parti nationaliste écossais (SNP), Ian Blackford, a exigé la tenue d'élections anticipées.
Deux députés conservateurs ont ouvertement demandé à Boris Johnson de démissionner lors de la séance, mais la charge la plus sentie est venue de Sajid Javid, dont la démission mardi à titre de ministre de la Santé, présentée en même temps que celle du ministre des Finances, Rishi Sunak, a mis le feu aux poudres.
M. Javid s'est plaint d'avoir été berné lorsque l'entourage du premier ministre lui a dit qu'il n'y avait pas eu de fêtes à la résidence officielle de M. Johnson alors que le public devait s'astreindre à respecter des mesures anti-COVID, ce qui s'est révélé inexact.
L'ex-ministre de la Santé a expliqué avoir voulu une dernière chance au premier ministre, avant d'apprendre qu'il avait à nouveau été trompé lorsque M. Johnson a affirmé en pas avoir été informé d'allégations d'inconduite sexuelle visant Chris Pincher, nommé whip adjoint du gouvernement conservateur en février.
M. Johnson a finalement admis qu'il avait été informé d'anciennes accusations contre lui dès 2019, soit bien avant de le nommer. Il a affirmé qu'il les avaient oubliées et s'est excusé pour cette erreur. Le controversé whip adjoint a démissionné la semaine dernière après avoir été accusé d'attouchements sur deux hommes.
Assez, c'est assez!, a-t-il lancé, lors d'une tirade où il fait valoir l'importance de l'intégrité. Le problème commence au sommet, et ça ne changera pas, a déclaré M. Javid, en invitant ses collègues conservateurs à réfléchir à la situation. Soyons clairs, ne rien faire est une décision, leur a-t-il lancé.