
Compétition en télécommunications: Québecor réclame de l’aide réglementaire
Le Journal de Montréal
Le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, a réclamé mercredi que le gouvernement agisse afin d’empêcher les géants des télécommunications de nuire au développement de Vidéotron et de sa filiale Freedom Mobile.
De passage devant les élus du Comité permanent de l’industrie et de la technologie au Parlement à Ottawa, le dirigeant a assuré que son entreprise a la capacité de stimuler la compétition au Canada afin de faire baisser les prix des forfaits de cellulaire, à condition d’avoir le temps et un coup de pouce réglementaire pour se mesurer à Bell, Telus et Rogers.
Questionné par les députés, M. Péladeau a applaudi «le désir et la volonté du Parlement» de faire en sorte que les prix des forfaits cellulaires diminuent. «Mais pour y arriver, nous avons besoin de règles qui vont favoriser la concurrence», a-t-il poursuivi.
«L’opposition constante des titulaires nationaux à toute initiative visant à favoriser la concurrence demeure encore problématique», a dénoncé M. Péladeau en évoquant, par exemple, le recours judiciaire de Bell Canada pour éviter d’avoir à ouvrir son réseau de fibre optique aux revendeurs.
Invité à souligner les avantages de la concurrence, Pierre Karl Péladeau a vanté «l’effet Freedom» en rappelant que Statistique Canada évalue qu’entre décembre 2022 et 2023, les prix ont diminué de 26,8%. Il reste cependant du travail à faire a indiqué l’homme d’affaires alors que les tarifs d’itinérance demeurent six fois plus élevés au Canada qu’en Europe.
Interrogé par le député bloquiste Jean-Denis Garon sur les arguments que pourraient avancer les dirigeants des trois géants canadiens des télécommunications pour justifier des prix plus élevés, le président et chef de la direction a dénoncé leur discours.
«Ils nous disent toujours la même chose. C’est du baratinage. Ils nous disent que le pays est grand et que ça prend plus de tours. Tout le monde sait ça. [Mais] lorsque nous nous comparons, on constate hors de tout doute que nos prix sont beaucoup plus élevés. C’est une vache à lait, pour eux autres», a-t-il répondu avec une passion remarquée par quelques députés.
M. Péladeau a aussi soutenu qu’il verrait d’un bon œil l’implantation d’autres grands joueurs nationaux dans l’industrie. «Nous sommes pleinement pour la compétition. De notre point de vue, la compétition est une bonne chose. La compétition entraîne l’innovation. [...] Sans compétition, l’économie va mal et ce n’est pas dans la culture de notre entreprise», a-t-il dit.
