Commission Rouleau : le maire d’Ottawa aurait voulu recevoir de l’aide plus tôt
Radio-Canada
« Dépassés » par la manifestation des camionneurs, l'hiver dernier, les élus municipaux et le Service de police d'Ottawa (SPO) auraient voulu obtenir plus rapidement des renforts de la part de la Police provinciale de l'Ontario (PPO) et de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), a souligné le maire Jim Watson, mardi, au jour 4 de la Commission d'enquête sur l'état d'urgence.
Témoignant devant le juge Paul Rouleau en matinée, M. Watson a notamment fait savoir qu'il avait demandé de l'aide au gouvernement fédéral dès le lundi 31 janvier en discutant au téléphone avec le premier ministre, Justin Trudeau, puis le jeudi 3 février en s'entretenant avec le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino.
La GRC a rapidement envoyé sur place 250 policiers, mais comme l'avait déjà fait remarquer à la Commission lundi le chef de cabinet de Jim Watson, Serge Arpin, la majorité de ce contingent, soit 150 policiers, a été déployée à Rideau Cottage, à Rideau Hall et au parlement plutôt que dans les rues du centre-ville.
Or, à ce stade-ci, le SPO avait déjà perdu le contrôle de la zone rouge, a raconté le maire d'Ottawa mardi. Nous ne pouvions même pas empêcher l'arrivée des bidons d'essence, a-t-il illustré.
Quant au gouvernement provincial de Doug Ford, il n'a même pas daigné participer aux réunions tripartites qui avaient été organisées par l'ex-ministre de la Protection civile, Bill Blair, a déploré le maire Watson. Le premier ministre, a-t-il dit, jugeait qu'il s'agissait d'une perte de temps.
Le témoignage du maire d'Ottawa se déroule alors que des élections municipales auront lieu lundi prochain en Ontario. M. Watson ne se représente pas.
Les audiences de la Commission se poursuivent en ce jour 4 de l’enquête, qui a amorcé ses travaux publics jeudi dernier. Le témoignage du maire Watson devrait être suivi de celui de l'ex-présidente de la Commission des services policiers, Diane Dease, qui a été évincée de ses fonctions en pleine crise.
Vendredi, des résidentes et des commerçants du centre-ville d'Ottawa ont raconté l'enfer qu'ils ont subi pendant les trois semaines qu’a duré l’occupation des camionneurs, qui faisaient entendre leurs klaxons matin, midi et soir.
Hier, un courriel déposé en preuve a fait la démonstration que la Ville et son service de police, qui croyaient que la majorité des manifestants plieraient bagage après quelques jours, avaient été prévenus par les hôteliers que certains protestataires comptaient rester beaucoup plus longtemps dans la capitale.
