
Comment bonifier la prestation de décès sans faire bondir les frais funéraires?
Radio-Canada
Lors du prochain budget, le ministre des Finances, Eric Girard, annoncera s’il va de l’avant avec la hausse de la prestation de décès qui plafonne à 2500 $ depuis 1997.
Le tiers des familles compte uniquement sur la prestation de décès pour payer les frais funéraires, a soutenu la Corporation des Thanatologues du Québec lors des consultations sur le Régime des rentes du Québec.
Pour éviter leur endettement, la CTQ exhorte le gouvernement d’augmenter la prestation à 5866 $ et de l'indexer par la suite, afin de rétablir un soutien financier convenable. Une bonification a également été demandée par le Conseil du statut de la femme, la FADOQ et la CSN lors des consultations.
Selon la CTQ, les frais funéraires moyens se situent entre 4500 $ et 7500 $. La prestation de décès actuelle ne paie que pour le minimum, c'est-à-dire le processus de traitement du corps, la crémation directe et la remise des cendres à la famille. Pour aider la famille durant cette période difficile, la corporation suggère un mécanisme pour permettre aux familles de désigner l’entreprise funéraire en tant que mandataire et bénéficiaire de la prestation de décès.
Le gouvernement se dit sensible au sort des familles qui traversent un deuil. Leur venir en aide, s’il y a lieu, doit cependant se faire dans les limites de la marge de manœuvre dont dispose le régime, soit 400 millions $ par année, nous dit-on en coulisse.
Retraite Québec estime à 358 millions $ par an le coût de la hausse suggérée par la CTQ.
C’est sans compter les autres propositions dans le viseur du ministre des Finances, telles que la cotisation facultative pour les retraités de 65 ans et plus qui retournent sur le marché du travail. Rendre celle-ci facultative coûterait à elle seule la moitié de la marge de manœuvre financière du gouvernement, avait conclu le ministre Girard lors du débat sur le rapport découlant de la commission.
Le gouvernement serait malavisé de répondre favorablement à la demande de la CTQ, explique de son côté le président de la Fédération des coopératives funéraires du Québec. Alain Leclerc estime qu’une bonification de la prestation de décès s’impose, mais qu’elle devrait être injectée dans les poches des familles et non par l’intermédiaire des entreprises funéraires.
Il soutient qu’il devrait y avoir des garde-fous pour éviter qu'une éventuelle bonification n'entraîne au final une hausse des frais funéraires.
